Tumult Festival : l’Art s’invite chez vous
Tumult

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Le 26 mai prochain aura lieu la première édition du Tumult Festival, formule intimiste et conviviale qui vous fera vous balader dans Lyon, d’appartement en appartement, pour découvrir des artistes locaux et redéfinir la ville ensemble. Rencontre avec Quentin Rumeau, l’initiateur du projet.

 

Prêter son appartement pour que l’Art puisse s’y exprimer le temps d’une soirée, ce n’est pas trop dans nos habitudes françaises. Dans l’idée, pourquoi pas, mais dans les faits, c’est accepter un niveau d’intimité avec des inconnus, c’est avoir à lâcher prise. Et pourtant, aux Pays-Bas, ça se fait tout le temps. « Le Stukafest aux Pays-Bas, c’est un festival beaucoup pratiqué dans la plupart des grandes villes, c’est assez spontané, et l’idée c’est de faire son propre festival (Stuka ça veut dire fais toi-même). Les appartements néerlandais ont généralement une baie vitrée, et les gens s’en servent pour exposer des œuvres. Pour le Stukafest, ils mettent des artistes dans leurs appartements et ils construisent un parcours. Les festivaliers paient un billet et ont accès à 5 ou 6 événements dans la soirée et se baladent d’appart en appart en vélo. On avait des concerts silencieux (chacun avec son casque), des jeux très tactiles, et pour les néerlandais se toucher l’un l’autre c’est très inhabituel. Ce sont généralement des artistes locaux qui sont exposés. En voyant ça, on a voulu recréer cette ambiance intimiste à Lyon. »

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Des parcours pour (re)découvrir la ville

Le 26 mai seront donc proposés un ou deux parcours, mêlant Art local et politiques urbaines. Des pentes de la Croix-Rousse à Route de Vienne, les participants iront d’appartement en appartement pour échanger avec des migrants et l’association Singa, parler usages de la ville avec le Tubà, danser le jazz et découvrir les dessins d’artistes locaux (entre autres). Entre chaque appartement, une balade à vélo pour aller d’un point à un autre, avec comme point final une soirée au Sitio, avec DJ et réalisation d’une œuvre collective.

« Finalement, ce n’est pas une association qui porte le festival, c’est une multitude d’associations. Pour cette année, on s’est dits que c’était pertinent de proposer le projet à l’association Urbagora 2.0, qui est l’association du master environnement et développement urbain, ce qui nous a permis de nous associer à l’Ecole urbaine de Lyon et l’Université de Lyon. On veut que les rencontres se créent entre le public et les artistes, mais aussi et surtout entre le public et la ville. Comment sera la ville du futur, et quelles sont les implications de la ville d’aujourd’hui ? C’est surtout ça qui nous intéresse. »

 

Ambiances et ambiance

Chaque appartement sera aménagé pour recevoir les petits groupes de participants, mais donnera à la chose sa propre ambiance. « Dans les appartements, ce qu’on veut c’est de l’inédit, on veut installer des ambiances et proposer des expériences de rencontres. » On regarde, on rencontre d’abord, et on boit un coup après, au Sitio, pour pouvoir discuter de tout ce qu’on vient de voir.

Mais le souci, c’est que prêter son appartement pour qu’une vingtaine de personnes débarque, ça peut faire peur : «  Aujourd’hui le vrai problème, il est culturel : on a énormément de mal à convaincre les gens de laisser leur appartement à disposition pour héberger un événement artistique (et pas pour se bourrer la gueule) et en fait l’info ne passe pas, les gens ont peur qu’on détériore le lieu, alors qu’on met des garanties, qu’on poste des bénévoles dans chaque appartement pour qu’ils veillent à ce que le lieu soit respecté. On s’adapte forcément à ceux qui nous hébergent en fait. » Alors si vous avez envie d’héberger un peu de culture, vous pouvez proposer votre appartement pour Tumult par ici, ou simplement venir leur filer un coup de main par là.

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Un voyage dans la ville qu’on connaît si bien et si mal en même temps, des rencontres artistiques et politiques, la promesse d’être un peu déstabilisé par la nouveauté : c’est certain, le Tumult va faire du bruit.

Tumult Festival – le 26 mai 2018, de 16 h au bout de la nuit

Mise en vente des places fin avril

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Edmée Pautet

ex-Rédac en chef et grammar nazi, j'aime les licornes et les insultes désuètes.