Le Café Galerie, entre mélange des formes artistiques et lieu atypique
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Depuis septembre dernier, Arlyo suit du coin de l’œil l’effervescence qui semble se produire autour du Café Galerie. Nous sommes donc partis à la découverte de ce lieu hybride, situé dans les pentes de la Croix-Rousse, que les noctambules lyonnais semblent avoir adopté.

Des soirées cumbia à une ligne artistique plus éclectique

Si le Café semble connaître une renaissance depuis septembre, ce n’est en fait pas un nouvel arrivant parmi les nombreux lieux nocturnes qu’offre le quartier des pentes. À sa création en 2012, le Café Galerie est une galerie classique. L’activité de galerie n’étant pas suffisante pour faire vivre le lieu, les gérants décident fin 2013 de faire dialoguer arts plastiques et musique en organisant des soirées au Café, avec l’instauration d’une buvette associative. Ces soirées reposent essentiellement sur de la musique live avec une programmation orientée autour de la musique latino, la cumbia, et la chanson française. C’est l’arrivée d’un nouveau directeur artistique en septembre 2016 qui va permettre la définition d’une ligne artistique plus éclectique.

Disco, Synth pop et wave : kezako ?

Le nouveau directeur artistique souhaite maintenir le Café Galerie comme un lieu de promotion et de diffusion artistique. Il souhaite continuer de faire dialoguer les différentes formes d’art mais veut également diversifier la programmation. Si la ligne artistique se construit au fur et à mesure depuis septembre, la programmation musicale est définitivement plus axée autour de la musique électronique et notamment des styles musicaux peu représentés ailleurs à Lyon, comme la synth-pop et la wave. Ces noms peuvent apparaître barbares aux non-initiés mais ils traduisent d’une volonté du Café Galerie de se différencier des programmations plus techno qui sont souvent l’apanage des clubs qui proposent de la musique électronique. Le Café s’attache à promouvoir des genres différents, susceptibles d’être accessibles à tous les publics qui se rendent au Café et surtout de les faire danser. C’est pourquoi House, Disco et Funk font partie intégrante de la programmation.

De l’art urbain pour habiller les murs du Café

Illustration de Yoan Truquin

Le Café Galerie propose en moyenne une exposition toutes les deux semaines et on peut principalement y voir de l’art urbain, très influencé par le graffiti, et de la photographie. Ainsi, mi-janvier, c’est le photographe Guillaume Chevallard aka Photographisme qui a investi le Café Galerie. Ses photographies en noir et blanc, très minimalistes et inspirées par l’architecture, ont occupé le lieu pendant deux semaines. Fin janvier, on a pu découvrir l’exposition collective « Under Pressure » de trois street-artistes. S. Mildo, Dubol et AZED ont pu exprimer leur art figuratif sur les murs du Café. Depuis février, on peut apprécier la fresque réalisée par Carlos Olmo et Yoan Truquin au sous-sol.

Travailler en lien avec les acteurs du tissu culturel lyonnais

Fresque par Carlos Olmo & Yoan Truquin

Un des axes principaux que le Café Galerie cherche à adopter est un lien direct avec les acteurs du tissu culturel lyonnais. Avec un rythme d’ouverture de trois soirs par semaine, le Café Galerie permet à de nombreux artistes lyonnais de se représenter. Le Café a pu créer des partenariats durables avec certains artistes qui s’y produisent régulièrement. C’est le cas notamment du photographe JORISCLP, des Chineurs de Lyon qui s’y produisent au moins une fois tous les deux mois. Les deux fondateurs, G’Boï et Jean Mi, ont commencé par partager des vieux morceaux qu’ils avaient « chinés » ou redécouverts sur un groupe Facebook avant de créer leur propre label. Parmi les partenaires musicaux réguliers du Café, on retrouve également les soirées Boule de Cristal (organisées par Saumure Feed de La Chaudière & Gratte-Ciel de Boulevard), ou le DJ LB aka LABAT qui possède une résidence toutes les deux semaines au 19 rue Burdeau. Grâce à cette volonté d’intégration des acteurs culturels lyonnais à sa programmation, le Café Galerie devient un lieu incontournable de la scène musicale électronique lyonnaise.

Un lieu que l’on a plus apprécié pour son ambiance atypique que pour la force de ses expositions 

Gather x Chineurs de Lyon : Afterwork Création #2

S’il est vrai que le Café Galerie est un lieu d’échange entre les différentes formes d’art grâce aux expositions qui y sont organisées, ce sont les soirées et la programmation musicale qui sont largement mises en avant. En effet, lors d’un samedi soir bondé au Café, on peut difficilement admirer l’exposition en cours. Bien que le dialogue entre les différentes formes artistiques soit intéressant, c’est principalement pour l’ambiance atypique du Café et pour sa programmation musicale qu’on a apprécié le lieu. La taille modeste du lieu et son sous-sol lui confèrent une atmosphère chaleureuse qui permettent au Café Galerie de se démarquer d’autres lieux de diffusion de la musique électronique auxquels on est plus habitués. Une belle découverte en somme.