Born To Rave 2017 au Double Mixte, le compte-rendu

Quand on m’a proposé d’aller couvrir Born to Rave au Double Mixte, j’étais perplexe. Je ne suis pas du tout un gars de la scène hardcore. Et puis je me suis dit que ça serait dommage de rater l’occasion de découvrir, d’autant plus que je serais passé à côté d’un tas de gens fous. Report d’une soirée à travers le filtre et le référentiel de votre stagiaire favori, dans la plus pure tradition du journalisme gonzo version hardcore, suivi de l’avis d’une experte.

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La tempête avant la tempête

Premier contact dans le tramway. Comme avant chaque gros événement, la fête commence dans notre cher réseau de transports en commun. Des hordes de jeunes se préparent mentalement en entamant d’étranges litanies célébrant « la chatte et le pâté » ou bien houspillant les « tranceux » (les gens de la trance).

Quelques personnes n’ayant rien à voir avec le festival assistent mi-amusées, mi-horrifiées, à ce déferlement de sentiments positifs. Une dame d’une soixantaine d’années semble atterrée devant la scène d’un débat houleux portant sur la pertinence de chanter la Marseillaise dans un tramway. Je ne sais moi-même pas trop quoi en penser. Je tente de la rassurer en lui affirmant qu’ils ne sont pas méchants et que les chances qu’ils l’offrent en sacrifice à une divinité occulte sont minces.

Il s’agit effectivement là d’un point à éclaircir, malgré les clichés assez bourrins dont sont victimes mes nouveaux amis, force est de constater qu’ils sont pour la plupart tout à fait aimables en dépit d’un univers visuel un peu agressif.

Angerfist, producteur le plus influent de la scène hardcore internationale
Angerfist, producteur le plus influent de la scène hardcore internationale

Un public éclectique, une ambiance électrique

On les entend de loin. Des kicks cosmiques se font ressentir à raison de 180 d’entre eux par minute. Je commence à transpirer. La vie m’avait préparé à ça mais j’ignorais encore si j’étais à la hauteur.

Après une vingtaine de minutes passées dans la queue, nous arrivons à l’entrée. La sécurité procède à une palpation approfondie de chaque entrant. Ces hommes de courage et de convictions sont parfois victimes de sobriquets vils, de la part des personnes dont ils sont en train de tâter l’entrejambe. Un mal nécessaire s’il en est.

Nous arrivons maintenant au cœur de l’action, devant la première scène. Je comprends là qu’il s’agit d’une soirée d’envergure : les moyens déployés me rappellent presque les Nuits Sonores. Les projecteurs remplissent leur rôle et consolident cette ambiance hyperactive. Le son n’est pas à la traîne non plus. Pas de doute, Audiogenic sait y faire, comme on dit à Lyon.

Ambiance festival entre les deux scènes. Les gens fument, dansent ou attendent leur tour pour utiliser les toilettes sèches. Le contact est assez facile et intuitif. Il est possible de parler avec n’importe qui, sans même partager sa passion du frenchcore.

« Si on se perd, rendez-vous devant l’enceinte gauche »

Pour commenter le contenu même de cet événement, rien de tel que l’avis d’une experte. C’est pour cette raison je laisse la parole à Élise, grande habituée de la scène qui a eu la délicatesse de m’accompagner ce soir là :

« Alors alors pour mes impressions : je commencerais en te disant que la programmation était lourde. De bonnes grosses têtes d’affiche, internationales et de grande renommée dans la hardcore : Anime, Art of Fighters — qui ont l’habitude de jouer dans les plus grands festivals comme le Defqon 1 ou Master of Hardcore — mais également Maisouille et Adrenokrome.

Du coup, un point très positif de recevoir à Lyon d’aussi gros artistes, et surtout d’en voir PLUSIEURS au cours d’une même soirée, plutôt qu’une seule tête d’affiche.

Donc excellente programmation, malheureusement un peu trop similaire a celle de l’année dernière, rien de très nouveau. Musicalement parlant, j’ai tout de même préféré la précédente édition, plus mélodieuse. Cette année ça a tourné frenchcore beaucoup trop tôt (vers deux heures) en faisant passer les plus gros artistes en premier (ce qui n’est à mon sens pas hyper judicieux).

Je n’ai pas ressenti ce « pic » de la soirée — tu sais, ce moment d’apothéose — alors que je l’ai pratiquement toujours. C’était quand même une bonne soirée, malgré des sons un peu trop répétitifs en hardcore/frenchcore et en tribe (surtout en tribe !).

Une bonne organisation ! Au niveau du vestiaire, on n’a vraiment pas du tout galérer, et c’est rare ! Pas de queue pour poser les vestes malgré notre heure d’arrivée, et ça a été étonnamment rapide pour les récupérer. Du coup on a pu sortir du complexe facilement. Seul bémol : ils n’avaient plus de bouteilles d’eau à la vente à 3h30.

Comme c’est de coutume au Double Mixte, la musique était un peu saturée. Ça crachait un peu trop par moments, mais en même temps ils n’ont pas hésité à mettre bien plus fort que d’habitude. Et ça, c’était vraiment cool.

Le public était uni. Nous étions tous là pour une seule raison : l’amour de la musique. La passion pour le son quoi, un véritable défouloir. Pour finir, une mention spéciale aux gabbers, toujours aussi agréable de vous voir danser ! »

Merci beaucoup Élise.

Vous y étiez aussi ? N’hésitez pas à partager vos propres impressions sur la soirée !