Cinéma National Populaire

Les Cinémas Nationaux Populaires, appelés CNP, sont des cinémas indépendants implantés au centre-ville de Lyon. C’est une société d’exploitation qui a été fondée par Robert Gilbert et Roger Planchon en 1968 et qui fait partie du réseau Art et Essai, ces cinémas projettent uniquement des films d’auteur.

Le nom est inspiré du TNP (Théâtre National Populaire) de Villeurbanne (dont Roger Planchon était le directeur). En 1996, le CNP devient indépendant du TNP, et deux ans plus tard Galeshka Moravioff rachète les salles de projection à Planchon. Cette vente crée l’inquiétude, car les CNP n’ont pas la garantie d’avoir un avenir sécurisé et risquent de tomber à l’abandon.
Ces salles permettent la démocratisation du cinéma, les prix sont très abordables et offrent une forte accessibilité à la culture cinématographique dans notre ville. Les films projetés sont des films d’auteur uniquement. Le Cinéma National Populaire veut être le « témoin de la fonction publique et sociale du cinéma ». Les conditions traditionnelles de projection et le respect des formats de diffusion étaient à la base des valeurs revendiquées par le CNP. Les CNP projettent des films rares, des fictions, des documentaires d’auteur et beaucoup d’autres occasions de voir des métrages moins connus et médiatisés. Les films sont diffusés en versions originales sous-titrées en français.

Il existait un CNP Odéon classé Art et Essai, rue Grolée dans le 2e arrondissement, qui a malheureusement fermé en 2009, trois mois après la mort de Roger Planchon. Cette fermeture a été un choc pour les employés et les cinéphiles lyonnais. Depuis maintenant deux ans, le CNP Odéon est un café-théâtre. Des cinéphiles et des cinéastes se sont mobilisés pour garder l’état d’esprit qu’avait apporté Roger Planchon.

Les CNP ont des séances avec des spectateurs qui se comptent sur les doigts d’une main, il n’y a plus aucun investissement, les salles sont presque à l’abandon. La concurrence des multiplexes ou du Comœdia entraîne une forte baisse de fréquentation des CNP, pourtant leurs places dans les pôles de la Presqu’île pourraient leur être favorable. Les avant-premières et les séances en présence des réalisateurs n’ont plus lieu, le nombre de films baisse. Une véritable crise touche les cinémas indépendants, si les CNP fermaient, la ville qui a vu naître le cinéma reviendrait sous le monopole exclusif des complexes UGC et Pathé, seul le Comœdia a un public et une réputation assez importants pour ne pas se laisser dominer. Malheureusement, des licenciements ont créé la polémique et les conditions de travail des employés actuels sont un peu dégradées.

Malgré les difficultés rencontrées, la qualité des films sélectionnés par et pour des amoureux du cinéma ainsi que l’ambiance familiale des CNP restent inchangées, il serait donc juste d’affirmer qu’ils méritent une plus grande reconnaissance du public lyonnais.

CNP TERREAUX – 4 salles, 325 places : 40, rue du Président-Edouard-Herriot 69001 Lyon
CNP BELLECOUR – 3 salles, 206 places : 12, rue de la Barre 69002 Lyon