Cosmopolis : Le grand retour de Cronenberg !

Pour le SPOILER, c’est ici : A la fin du film, Eric se retrouve face à celui qui veut le tuer. S’ensuit une longue conversation sur les inégalités sociale des deux hommes. L’un étant l’exact opposé du premier. Ce que l’on retrouve également dans la coupe de cheveu de Paul Giamatti qui est symétriquement inversée de celle Robert Pattinson, tandis que leurs physiques sont également diamétralement opposés. De même, un plan dans le film les oppose en les montrant tous deux, l’un en face de l’autre séparé par un mur. Aussi, plusieurs détails peuvent nous faire penser que le personnage de Paul Giamatti n’existe pas et n’est qu’une incarnation de l’esprit de Robert Pattinson. Premierement, le personnage se nomme Richard Sheets. En anglais, a balance sheet signifie le bilan. Or, c’est exactement ce qui se passe dans la scène, à savoir le bilan de la vie du personnage (il n’est d’ailleurs pas annodin de voir que le personnage principal insiste pour connaitre le nom de Sheets). Ensuite, plusieurs analogies de mise en scène sont effectuées, à commencer par le fait qu’Eric a été vu en train d’uriner dans les toilettes au sol de sa limousine de la même manière que Sheets urine au sol de son appartement. De même, Sheets est au courant des actions perdues par Eric alors que cela s’est passé dans la journée au sein de la limousine, ce qui est totalement impossible si le personnage existe. Enfin, le personnage d’Eric a commencé son auto-destruction sur toute la journée. Il perd consciemment son empire financier, un rappeur qui semblait être son seul ami, tue son agent de la sécurité qui lui rappelle trop son humanité et retourne dans le quartier de son enfance entendre les souvenirs d’un homme qui a connu son père. Il met d’ailleurs son pistolet dans la bouche, avant de se tirer dans la main, puis de se faire tuer par Sheets d’une balle dans la tête. Tous les détails semblent nous montrer qu’il s’agit bien d’un suicide et que Sheets fait partie de son inconscient, surtout du fait qu’il n’apparait que lorsqu’Eric est seul, et enfin, le plus important, le final est identique à celui de Videodrome, déjà de Cronenberg, se terminant par un suicide de la même manière abrupte que se termine Cosmopolis.

Et quoi que vous pensiez de cet article, sachez que je n’oublie pas qu’ « À bien des égards, la tâche du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand-chose. Et pourtant, nous jouissons d’une position de supériorité par rapport à ceux qui se soumettent avec leur travail, à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative, plaisante à écrire et à lire. Mais l’amère vérité qu’il nous faut bien regarder en face, c’est que dans le grand ordre des choses, le [film] le plus médiocre a sans doute plus de valeur que notre critique qui le dénonce comme tel.»

Extrait du film Ratatouille (2007) de Brad Bird et Jan Pinkava.

Picture of Jonathan Placide

Jonathan Placide

Chef d'entreprise chez AWD Productions. Réalisateur, cameraman et monteur, Jonathan Placide est le plus ancien journaliste d'ArlyoMag. C'est pourquoi certains l'appellent "Papy". Grand défenseur du cinéma populaire devant l'éternel, il s'intéresse également à la culture geek dans son ensemble, et vous fera profiter de ces passions à travers ses articles.