Dans le terrier du Kraspek Mysic avec la compagnie les Zoôtres
Kraspek Myzik

Ce mardi 1er mars, la compagnie Les Zoôtres nous offre un spectacle d’improvisation dans l’antre du Kraspek Myzic. Une découverte, une évasion, un partage. 

Improvisation d’une soirée lyonnaise 

Je flâne dans les rues escarpées des pentes de la Croix Rousse ce soir, il est 20h et nous sommes un mardi. A la recherche d’un divertissement, j’erre, j’improvise. Soudain, un attroupement à l’encoignure d’une porte de la montée Saint Sébastien ; ma curiosité l’emportera-t-elle ce soir encore ? Un sourire, des salutations et je pénètre dans ce nouvel espace… La devanture indique un simple nom : Kraspek Myzik.

Dans le terrier du Kraspek Myzic 

A l’intérieur, je découvre avec surprise un espace réduit, un bar tout aussi réduit, un plafond bas. Première impression : mais où suis-je entrée ? Mais tout comme Lyon elle-même, le Kraspek est un endroit qui s’apprivoise et se découvre.

Alors que les comédiens de la compagnie se préparent à l’étage, je remplis quatre petits papiers : le premier pour une situation, le second pour un type de relation humaine, le troisième pour une profession, et enfin le dernier pour une caractéristique. Et oui, l’improvisation qui va débuter n’aura pas pour thème d’obscures devinettes, des thèmes préparés à l’avance et placés dans le chapeau. Ce sera au public de s’improviser script le temps d’une soirée, de donner le ton. Les bocaux, réceptacles de nos idées, remplis de petits papiers repliés, les sièges installés devant la scène de poche, je m’assois et attends. Les lumières s’éteignent et l’improvisation peut commencer.

Sur les traces de la création improvisée 

Compagnie les Zoôtres
de gauche à droite Romuald, Mika et Hélène. photo de Pauline Di Costanzo

Le premier comédien investit la scène, il sera maître de cérémonie ce soir, et c’est sous sa forme holographique qu’il accueille ses collègues, chargés de nous faire des rapports des situations auxquelles ils auront été confrontées. Vacances, bière et homosexualité, dans une navette spatiale, tout y passe et le spectacle se déroule à chaque seconde sous nos pas. Les 4 comédiens de la compagnie présents nous invitent dans un univers nouveau, libre des contraintes, un lieu où l’intellectuel laisse la place au créatif pour libérer la parole, les émotions. Avocats ou agents de maintenance le jour, ils nous invitent à la nuit tombée, dans leur esprit, matérialisé par cet espace réduit et chaleureux. Ce soir, tout sera possible. Les lumières changent au rythme de la création spontanée, bravo l’ingénieur du son qui suit chaque fluctuation théâtrale avec brio, les visages se masquent, se démasquent, se révèlent, et le Kraspek nous emporte loin de Lyon, de la ville, de la contrainte.

Lyon et l’improvisation, une histoire qui se poursuit

Mais pourquoi l’improvisation ? Cette question je me la suis posée dès l’entrée dans le terrier du Kraspek Myzic, mais en ressortant, j’avais ma réponse. Au milieu du public, de nombreux membres du même cours d’improvisation. Mais serait-ce possible que tous ne soient que des amateurs ? Je demande confirmation et la réponse me frappe ! Oui, tous, aucun comédien de ce soir n’était professionnel ! Et plus encore, j’apprends la place centrale du théâtre d’improvisation sur les scènes de Lyon. Aussi répandu que les trottinettes dans notre ville lumière, le théâtre d’improvisation occupe une place primordiale. Chaque jour un nouveau spectacle, et tous les premiers mardis du mois, au Kraspek, c’est soirée théâtre d’improvisation. Soirée échappée, soirée improvisée.

Alors laissons-nous improviser, ou apprivoiser, par ce lieu inattendu.