La danse-escalade : qu’est-ce que c’est ?
Danse-escalade

Le parallèle entre la pratique de l’escalade et de la chorégraphie a été établi de longue date. La montée en technicité des sports de montagne, de plus en plus ouverts à la performance, mais aussi libérant le corps de ses contraintes, a répondu à l’évolution de la danse, cette dernière s’ouvrant à de nouveaux mouvements avec ses premières variations contemporaines.

La question se pose : est-ce la danse qui est devenue sportive ou bien l’escalade a-t-elle adopté une dimension artistique ? De nombreux chorégraphes liés au mouvement de la nouvelle danse française ont été prompts à s’approprier la verticalité observée dans les salles d’escalade urbaines, pour la reporter sur scène, prolongeant un porté, suspendant un danseur. On a également vu des grimpeurs venir vers le monde du spectacle, conscients du fait que les pratiques du corps qu’ils s’étaient appropriées étaient mobilisable non seulement dans la compétition sportive florissante dans les années 1990, mais aussi dans le monde du spectacle vivant.

« La danse-escalade se propose de révéler un autre regard sur les verticales qui nous entourent, un regard poétique qui nous aide à vivre avec cette dimension nous surplombant chaque jour, dominant notre hiérarchie sociale et imprégnant nos constructions mythologiques. »

Antoine Le Ménestrel, créateur de la compagnie Le Lézard Bleu

Les pratiquants de la danse-escalade se conçoivent moins comme des performateurs, dont le but seraient de dépasser leur condition terrestre, que comme des artistes, porteurs d’un message original sur le monde qui nous entoure. Ce message, n’importe qui peut s’en emparer.

La compagnie Lézards Bleus a été fondée en 1992 par Antoine Le Menestrel. Ouvreur depuis les années 1980 et auteur de nombreux exploits sportifs, il fut également le premier à créer de toutes pièces des voies sur structures artificielles pour les compétitions d’escalade. Depuis, il s’investit dans la création avec de nombreux spectacles présentés partout en France.