De Rouille et d’Os : le génie d’Audiard a encore frappé !

Un scénario époustouflant !
Ensuite, il y a une aisance scénaristique évidente… Cette progression dramatique, nourrie de l’entretien d’un espoir de vie retrouvé, se retrouve complètement chamboulé par des ruptures de ton tout à fait surprenantes – que l’on ne dévoilera pas ici – appuyant brillamment des séquences déterminantes, aussi fortes et dures qu’inattendues…
Le film mêle le psychologique et le corps, d’une manière alternative, tout en n’oubliant jamais de glisser des instants suspendus de lyrisme. Pourtant, l’œuvre n’est jamais confuse, toujours lucide sur ces transferts dramaturgiques. On a l’impression, dans un tout premier temps, que certaines phases dans la caractérisation des personnages ne sont pas aussi abouties que d’autres (la relation entre Ali et son fils). Alors que les combats du personnage masculin, sont filmés simultanément aux instants de grâce sous-marins. Ce procédé procure une audace presque métaphysique à l’ensemble. Puis les personnages sont confrontés à des moments qui sonnent comme de terribles électrochocs. Cela expliquerait certaines scènes un peu trop rapidement évacuées.

De Rouille et d’Os : test réussi !
Si, avec ces menus défauts, De Rouille et d’Os est peut-être légèrement inférieur à ses deux films précédents (et encore ceci est entièrement subjectif), il confirme le statut et la place d’Audiard dans le paysage du cinéma français. Une personne qui aligne une œuvre d’une cohérence absolue et qui ne cesse de gagner en maturité. Notamment, en choisissant des histoires rendues passionnantes par son traitement et par sa direction d’acteurs. En somme, Jacques Audiard est un artiste d’une solidité de fond et de forme.

Si le festival de Cannes contiendrait au sein des films nominés, ne serait-que quelques œuvres d’une aussi bonne qualité, la cuvée serait exceptionnelle.