Des skateboards, des crânes et du génie : Junks from Jupiter

C’est réellement l’exposition à ne pas rater, et ce message s’adresse à tout le monde sans exception ! Oui, sans exception, car elle ravira même les plus hostiles à l’art. Junks from Jupiter qui se tient au Spacejunk (16 rue des Capucins, Lyon 1er) jusqu’au 4 avril, est la confrontation de plusieurs univers différents, de supports atypiques, d’inspirations allant du religieux à la science-fiction en passant par les jeux vidéo, toujours dans une ambiance humoristico-morbide et parfaitement décalée. Alors, que vous ayez l’âme d’un artiste (ou non), que vous soyez geek, fan de films de SF, passionné par les sports de glisse, fasciné par la mort ou tout simplement curieux de nature, vous ne serez en rien déçu par ce que vous verrez. De toutes ces œuvres émanent une puissance incroyable et une esthétique irréprochable. Des inspirations parfois ethniques ou japonisantes, une impression de quelque chose de mécanique, mais une atmosphère qui reste avant tout macabre grâce à l’élément central qu’est le crâne. Atmosphère toutefois rapidement dédramatisée par le mélange de couleurs vives, d’un humour léger et d’objets faisant partie de la vie de tous les jours. Bref, ces totems funèbres sont littéralement une extase visuelle.

junksfromjupiter

X7 « SakuRa// » – 2013 – 60x15cm – Technique mixte sur skateboard

ArlyoMag était présent au vernissage de l’exposition et a pu rencontrer l’artiste Didier Cerezo alias Didier Ra pour lui poser quelques questions.

Quelles ont été vos principales influences et sources d’inspiration pour Junks from Jupiter (personnes, courants artistiques, univers qui vous parlent, etc) ?

« Mes principales influences viennent du cinéma de science-fiction à la base. Je devais avoir 13-14 ans quand j’ai vu une photo de H.R. Giger travaillant sur le prototype de la tête d’Alien : cet amas de tuyaux électriques mêlés à de la sculpture a été comme un déclic, c’est de là que m’est venue l’idée de travailler avec des objets recyclés. Plus généralement tout l’univers de la SF et du fantastique m’inspire, des mangas « Ghost in the Shell » et « Gunnm » à des films comme « Blade Runner » en passant par les jeux vidéo comme « Mass Effect » ou « Fallout ». »

guitarejunk

X8 « TurboWings 01 » – 2013 – 99x32cm – Technique mixte sur une guitare

Pourquoi avoir choisi le skate ou le snowboard comme base de chaque œuvre ?

« Pendant longtemps, j’ai eu l’idée de faire ce genre de sculptures, mais il me manquait un support « pertinent ». C’est suite à une commande d’une peinture sur skate pour les 3 ans du « Magazine Rise » que cela m’est apparu évident. Les skates étant devenus trop petits à un moment pour y faire rentrer ce que j’avais en tête, les snowboards sont venus naturellement. »

Quelle est votre étape préférée dans la réalisation ?

« Toutes les étapes sont intéressantes, de la « collecte » d’objets à la peinture en passant par l’assemblage… Mais je pense que mon étape préférée est quand même celle du sous-couchage de peinture (même si c’est la plus courte), c’est là que la pièce devient « sculpture » et perd son coté « amas de détritus ». »

Vous expliquez plus haut que les jeux vidéo sont une réelle source d’inspiration pour vous. Quel jeu a participé à l’élaboration de quelle œuvre ?

« « Rage » pour 02 et 03, « Borderlands » pour X8, « Mass Effect » pour X2 et X4, un soupçon de « Final Fantasy » et de « Fallout » pour l’ensemble… Bien sûr je ne cherche pas à reproduire à l’identique des personnages, c’est plutôt l’univers qui m’inspire. »

03junksfromjupiter

03 – 2011 – 78x32cm – Technique miste sur skateboard

J’ai lu que votre date de naissance correspondait à un événement particulier. Pouvez-vous m’en parler ? Cela a-t-il joué dans la façon dont vous abordez votre travail aujourd’hui ?

« Je suis né le 2 novembre, jour des morts, donc ça a éveillé en moi très tôt une conscience de la mort et tout ce qui va autour, ce qui a eu tendance à développer une fascination pour le macabre et l’iconographie religieuse assez jeune… D’où la profusion de crânes et le côté « totem » et iconographique de mon travail. »

Je vous ai pris en photo à côté de l’œuvre que vous préfériez. Pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre ?

« Les snowboards font partie de mes pièces préférées, car elles représentent une sorte « d’aboutissement » des pièces abordées sur les skates, X1 n’étant pas à l’expo, c’est X4 ma 2e préférée… »

SONY DSC

X4 – 2013 – 147x60cm – Technique mixte sur snowboard

Informations pratiques :

  • Entrée libre du mardi au samedi de 14h à 19h30
  • 16 rue des Capucins 69001 Lyon