Interview avec La Vie est Bulles, la start-up d’événementiel originale et audacieuse
Bulles

Vendredi 30 janvier, nos rédacteurs sont allés à l’anniversaire crémaillère de La Vie est Bulles, une start-up lyonnaise audacieuse qui réalise des événements atypiques pour booster le chiffre d’affaires des entreprises et faciliter les mélanges socioculturels. Entre la barbe à papa et la fontaine de chocolat, ils ont rencontré les co-directrices, Charlotte et Maïwenn, deux femmes rayonnantes qui croquent la vie à pleines dents et vous donnent envie de rejoindre leurs bulles de paradis. Voici en exclusivité l’interview de La Vie est Bulles.

Arlyo Mag : Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Maïwenn : Dans une Pochette Surprise. [rires] Il y a un an jour pour jour, La Vie est Bulles participait à la septième Pochette Surprise de Lyon CityCrunch pour découvrir de nouveaux lieux lyonnais au travers d’un événement improbable. J’y suis allée et j’ai adoré le concept, l’organisation et l’ambiance conviviale. Comme je cherchais un travail, j’ai tout de suite appelé Charlotte qui souhaitait s’associer à ce moment-là. Dès le premier contact, nous avons su que nous étions deux profils professionnels compatibles. Et nous avons surtout les mêmes priorités humaines, c’est-à-dire l’amour d’autrui, l’ouverture d’esprit et la joie de vivre.

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Arlyo Mag : Et avant ça ? Pouvez-vous nous raconter vos parcours respectifs et la création de La Vie est Bulles ? Qui se lance ?

Maïwenn : Allez, je commence. Je me suis formée en animation puis en direction de centre social. Avant La Vie est Bulles, j’étais à la tête d’un centre aéré associatif à Saint-Martin-en-Haut [69]. Mon objectif était de réformer la structure éducative de la commune et de valoriser le statut des animateurs du centre, de leur permettre d’obtenir un véritable travail de droit commun grâce à la création d’un réseau d’animateurs favorisant la formation, l’échange et les rencontres. J’ai toujours aimé être proche des gens, leur apporter de la bienveillance. Au bout de dix années au même poste, j’ai eu envie de me lancer dans une nouvelle aventure. Dans la foulée, j’ai rencontré Charlotte, et parce que nous avons la même éthique, la même analyse de la vie, j’ai relevé le défi qu’elle me proposait : devenir co-directrice de La Vie est Bulles. J’aime diriger, porter des projets originaux et faire partie d’une équipe, donc je suis comblée.

Charlotte : Plus jeune, je voulais être éducatrice de rue. Je voulais aider les gens dans les ghettos et résoudre les problèmes de mixité sociale et scolaire. J’ai donc suivi les études nécessaires, puis j’ai continué en sociologie et sciences politiques. Je m’intéressais particulièrement à la politique de la ville et à l’aménagement du territoire. Malheureusement en France, je crois que le débat est sclérosé. J’ai alors dirigé un café associatif parisien, Le Moulin à Café, dont l’objectif était d’aider les jeunes en réinsertion sociale, en les unissant aux salariés, au public et aux bénévoles, souvent également solitaires. Nous programmions quatre événements par jour et jamais deux fois le même. Je me suis donnée à fond, le café associatif a atteint le sommet de son chiffre d’affaires. Il n’y avait plus d’évolution possible, donc j’ai quitté mon poste. J’ai commencé à monter seule des événements dans d’autres cafés parisiens, mais je ne trouvais pas mon bonheur. J’avais pour ambition d’agir sur la France entière, d’embaucher des gens, de prendre des risques, en somme ! Alors j’ai déménagé à Lyon et j’ai travaillé d’arrache-pied pour construire les bases solides d’une boîte d’événementiel humaine et décalée. J’ai réalisé mon premier happening socioculturel lyonnais début 2014 : La Vie est Bulles était née ! Depuis, une cinquantaine d’autres happenings ont eu lieu, toujours accompagnés de rencontres inoubliables et d’excellents partenaires.

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Arlyo Mag : Qu’est-ce qu’on vit quand on travaille à La Vie est Bulles ?

LVEB : Ce qui est plaisant, c’est d’avoir un champ d’action et un réseau de contacts très variés. Nous recevons des commandes de la part de personnes souhaitant propulser leur activité et gagner en visibilité sur le marché. Par exemple, nous pouvons organiser une dégustation participative à la boulangerie du coin un jour et un bal atypique pour un comité d’entreprise le lendemain. Il faut faire preuve de créativité et jouer avec les contraintes des contextes toujours différents. Pour y parvenir, nous réalisons un véritable travail de terrain afin de comprendre en profondeur les besoins professionnels et personnels de nos clients. L’esprit de La Vie est Bulles est fondamentalement celui de voir les gens en tant qu’êtres uniques, et non en tant que fonctions. Chaque happening est donc un nouveau défi que notre petite équipe [NDLR : composée de Charlotte et Maïwenn, les co-directrices et chargées de projet, plus Soazic, chargée de communication] relève, aidée par nos partenaires et nos très précieux bénévoles. Nous formons une sorte de système économique social et solidaire dont l’objectif est de partager des moments sympas, en allant au-delà des problématiques sociales et matérielles. Grâce à notre métier, nous créons des bulles de paradis et nous embarquons tout le monde avec nous !

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Arlyo Mag : Belle philosophie ! Espérons que d’autres s’en inspirent ! Pouvez-vous nous dire à quoi ressemblent concrètement ces bulles de paradis ?

LVEB : Ce sont ce que nous appelons des happenings socioculturels. Si vous n’y êtes jamais allés, nous pouvons vous raconter une petite anecdote. L’année dernière, nous en avons organisé un dans un bar style PMU à Saint-Just, pour fidéliser la clientèle du bar et redonner vie à l’établissement. L’idée était simple : jouer au Pictionary géant comme vous pouvez le faire lors d’un après-midi en famille. Imaginez le patron du bar et les habitués, deux ou trois mères, un papy et un professeur du collège du coin former des équipes et essayer d’imiter la grippe aviaire ! Une véritable partie de fous rires ! C’était complètement lunaire et magique parce que les gens se sont lâchés et ont vécu l’instant tous ensemble, sans préjugé ni barrière. À la fin, beaucoup nous ont remerciés avec des étoiles dans les yeux. Pourtant nous n’avions pas fait grand-chose, nous étions juste là pour favoriser la création du lien social et la ratatouille humaine s’est faite toute seule. Et ça, c’est tout aussi important que la réussite commerciale du bar ou la nôtre.

Arlyo Mag : Une dernière question, pourquoi créer du lien social alors que nous sommes déjà hyperconnectés à travers les réseaux sociaux ?

LVEB : Pour nous, ce n’est absolument pas contradictoire, nous utilisons également les réseaux sociaux et nous nous en inspirons beaucoup. Il arrive parfois que nous parlions plusieurs mois à une personne assez solitaire sur Facebook, pour qu’elle se décide enfin à venir à un de nos événements. Alors quand elle vient, c’est le jackpot, parce qu’elle sera parvenue à dépasser le premier contact virtuel pour s’impliquer sur le terrain. D’autre part, dans notre esprit, la vie réelle est semblable à une page Facebook : nous partageons et échangeons de la même manière, avec autant de légèreté, dans l’une comme dans l’autre. Il ne faut pas avoir peur des technologies, car tous les outils du monde sont ce que nous en faisons. Nous avons même espoir qu’un jour, grâce à la science, La Vie est Bulles réalisera des événements sur Mars !

Plus d’infos sur lavieestbulles.fr et sur la page Facebook.

Crédits photos : Lucie Guiraud. Bises