« J’ai dit bizarre, bizarre, comme c’est étrange »

Carton plein pour Art-Tripping avec le vernissage de l’exposition Voyage-Absurde ce mardi 10 septembre.

L’association Art-Tripping propose une trilogie d’expositions sur le voyage et ses différentes perceptions en résonance avec la 12ème Biennale d’art contemporain de Lyon. Au programme de ce grand projet, trois thématiques liés à l’expérience du voyage : l’Absurde, l’Ultra-réalité et l’Intime. Autour de ces expositions, vingt quatre artistes -français et étrangers- ont été sélectionnés suite à l’appel à projet lancé par l’association plusieurs mois avant. Vidéos, dessins, photographies, collages et installations sont au rendez-vous pour le plus grand plaisir des visiteurs. La diversité des supports est d’ailleurs un « ingrédient » régulier des événements présentés par Art‑Tripping.

Voyage-Absurde, premier volet de la trilogie, est introduit par le poème de Charles Baudelaire L’invitation au voyage. Ce texte illustre parfaitement les propos de l’exposition, tout comme le lieu qui l’abrite. Aussi étonnant et presque absurde, le visiteur découvre un magnifique open space -cabinet d’architecte en temps normal- au fond d’une sorte de parking d’un banal immeuble du 6ème arrondissement. A travers ce cadre, le visiteur plonge dans une ambiance quelque peu déroutante. En effet, la vidéo de Julia Fabry projetée sur le sol, les dessins d’Aurélie Dupin tel les reflets de nos propres déambulations ou encore l’installation de David Decamp donne à réfléchir. Voir même dérange de prime abord en ce qui concerne les œuvres de ce dernier.

Titrée Au bois dormant, Bambi c’est fini, l’installation de Decamp met en scène une branche d’arbre au sol attachée à une corde, un cercueil surmonté de deux bois de cerf et un faon mi-animal, mi-mécanique à côté d’un arbre mort et de bûches empilées. Qu’il s’agisse de la branche, de l’arbre, des bûches, des bois du cerf ou du buste de faon, tous ces éléments sont naturels. Ils matérialisent l’opposition que l’artiste fait entre la Nature et l’humain. Tandis que le « Bambi » hybride symbolise de façon accablante l’intervention de l’Homme sur la Nature, la destruction et la perversion qu’il inflige à celle-ci au nom notamment de la société de consommation.

L’absurde et le côté aberrant de l’être humain se retrouve aussi sans conteste dans les trois clichés de Katherine Longly. Ces photos représentent trois des neuf villes nouvelles construites aux alentours de Shanghai. Ces villes ont été battis pour séduire et répondre aux besoins de la classe moyenne chinoise. Pour se faire, les architectes se sont inspirés de constructions typiques à différents pays occidentaux : d’où le titre Abroad is too far. Cependant, le projet a été un échec complet : personne n’est venu y vivre, faisant de ces lieux de véritables villes fantômes.

Une chose est sûr et bien réel, préparez-vous à être surpris et déstabilisé en visitant cette exposition. Une thématique des plus intéressantes, un voyage sur le monde et sur soi, un accueil exceptionnel et le soucis d’expliciter le message que les artistes veulent transmettre à travers leurs œuvres. Une fois encore, Art-Tripping éveille et émerveille les esprits par des événements comme celui-ci. Ce qui présage du meilleur pour les deux autres volets à venir.

Donc à ne pas manquer :

Voyage-Absurde, 10 SEPT – 2 OCT

Arc Point Trait, 21 rue Ste Geneviève, 69006 Lyon

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Voyage-Ultra-Réalité, 8 OCT – 26 OCT

Marie du 1er, 2 place Sathonay, 69001 Lyon

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Voyage-Intime, 13 NOV – 20 DEC

Épicerie Moderne, Place René Lescot, 69320 Feyzin

 Plus d’information sur le site et sur la page facebook d’Art Tripping.

Photographies : Tous droits réservés