La Carmencita ou le désir d’une nuit

Du 23 au 26 mars 2016, laissez-vous tenter par un désir d’une nuit. Le théâtre de l’Anagramme nous donne accès cette semaine à une ville sans nom où bohémiennes et habitants répondent ensembles à nos désirs, c’est la Carmencita, elle arrive, elle est là.

 

Une autre Carmen ? Ou pas.
La Carmencita. On devine bien sûr la référence à Carmen, La Carmen, celle que nous connaissons déjà, entendue ou lue, c’est celle de Mérimée, ou celle de Bizet. Mais cette semaine, une nouvelle perspective s’offre à nous, une chance de découvrir la diversité de nos réactions face au désir, dans un tout autre cadre. C’est la nouvelle Carmen, la Carmen moderne, la Carmen de Lyon, celle de Raphaël.

 

photo de Yann Dante
La Carmencita au théâtre de l’Anagramme

Désir de voir, et désir de comprendre
Le dramaturge, metteur en scène et comédien Raphaël Gautier, nous ouvre les portes de son univers. Il nous raconte une histoire écrite de sa plume, une histoire que nous croyons connaître, et redécouvrirons pourtant totalement. Subite immersion dans un monde espagnol, qui ne l’est pourtant pas, une arène de corrida, « un combat entre l’homme et la bête », comme il me l’expose lors de notre entrevue. En effet, il a voulu sa pièce comme si le spectateur, loin d’être séparé de la scène par un écran de verre, y entrait, y participait, et vivait véritablement les émotions des comédiens. C’est une pièce sur le désir, désir de vivre et de mourir, d’aimer et de haïr, ou ne rien désirer, serait-ce le plus facile ?

Un homme d’écriture, un jeune homme pourtant
Personnage singulier que cet homme d’écriture. Etudiant, et oui comme beaucoup d’entre nous, et puis artiste, incontestablement. Lorsque je l’ai rencontré, c’était dans la salle de répétition de la compagnie Le Nouveau Songe. Salle modeste, mais équipe dynamique, motivée et talentueuse pour une compagnie pourtant encore jeune puisque créée en 2015. Raphaël, dès qu’il a rencontré son équipe, a quasiment immédiatement reconnu ses personnages en ces nouveaux comédiens. Qui donc serait Carmen la bohémienne ensorceleuse, ou José l’amoureux déçu et jaloux.
Surprise de la jeunesse des comédiens, je me penche sur leur histoire. Il s’avère que tous, sauf un, sont encore étudiants, en majorité dans l’école professionnelle de théâtre Art en Scène. Certains appartiennent également au Collectif le Bourdon. Il ne s’agit donc pas ici de venir voir une pièce jouée partout, une pièce classique, une pièce connue, mais bien de découvrir un monde encore en expansion, un talent qui s’exprime par le jeu de ces jeunes comédiens. Il s’agit de faire vivre la scène, la scène de Lyon, la scène de Raphaël, notre scène peut-être, car le désir les touchera autant qu’il nous transportera.

Mais il ne sera pas dit que j’ai gâté la pièce, je n’en dirai donc mot.

photo de Yann Dante
La Carmencita par la compagnie Le Nouveau Songe