Le Hobbit : Un Voyage inattendu…et exceptionnel !

Au commencement…

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Lorsque Peter Jackson termina Le Retour Du Roi, troisième et dernier volet de la trilogie du Seigneur Des Anneaux, il déclara qu’il ne retournerait plus de film se déroulant dans l’univers de J.RR Tolkien. Aussi, lorsque Le Hobbit est mis en chantier sous forme de dyptique, c’est à la production et au scénario que Jackson envisage d’abord d’entreprendre l’aventure, confiant les rennes de la mise en scène à un autre réalisateur. Si le premier nom évoqué n’est autre que Sam Raimi, le projet ne tarde pourtant pas à atterrir entre les mains de Guillermo Del Toro qui s’attèle alors à l’écriture, accompagné de Jackson donc, mais également de Philippa Bowens et Fran Walsh, le trio gagnant de la première trilogie. Alors que les scénarios sont terminés et que le cinéaste mexicain planche sur le design des différentes créatures de la terre du milieu, cherchant à apposer une identité visuelle qui lui est propre sur celui imaginé par Jackson, la faillite de la MGM ne cesse de repousser le tournage du film. En Juin 2009, intervient donc un rebondissement inattendu, Del Toro démissionne pour s’atteler à d’autres projets, dont le film le plus attendu de l’année prochaine, à savoir Pacific Rim :

Alors que l’on s’attend à un changement de réalisateur, Jackson ne tarde pas à annoncer qu’il reprend finalement le flambeau. Après cette annonce fracassante et alors que le tournage est en cours, le réalisateur déclare que Le Hobbit ne sera finalement pas un dyptique mais une trilogie. Chez les fans, la nouvelle divise. En effet, si Le Seigneur Des Anneaux était une épopée de plus d’un millier de pages, Bilbo Le Hobbit qui fut écrit avant par J.R.R Tolkien, n’en fait que 350. En soi, le manque du matière à faire trois films de 3h00 étonne, et nul ne sait ce que Jackson nous réserve, même si les rumeurs évoquent rapidement que le Silmarillon serait intégré dans l’intrigue des films de Jackson, afin de les relier plus facilement à la saga de l’Anneau. Mais pour l’instant, Wait & See…

Comme si le film n’avait pas eu sa dose de polémique, vient ensuite, celle du HFR. Aussi, avant d’en parler, me semble-t-il bon d’expliquer ce procédé. Pour tourner son film, Jackson s’est équipé de 48 caméras Red Epic, montées en Rig, c’est-à-dire en binôme, afin de tourner en 3D relief. En d’autres termes, c’est comme si le film avait été tourné avec 24 caméras et non 48. 48 est justement le chiffre qui nous intéresse puisque si polémique il y a, c’est parce que le long-métrage a été tourné en 48 images par secondes au lieu des 24 que l’on connait habituellement. La raison en est simple.

Notre oeil capture environ 50 images par secondes. Or, le cinéma, à l’origine était diffusé en 16 images par secondes. L’arrivée du parlant obligea les exploitants à en augmenter le débit pour que l’audio ne soit pas saccadé. Or, la pellicule coûtant cher, le débit fut donc augmenté au minimum, non pour des raisons artistiques, mais pour des raisons purement économiques. Aujourd’hui, l’arrivée du numérique nous permet donc d’augmenter le débit de l’image sans coût supplémentaire. Et le fait de tourner en 48 images par secondes donne donc un réalisme accru. Non seulement les images gagnent en fluidité, mais l’impression de flou ou de saccades sur les mouvements de caméras et de personnage s’atténue grandement. De plus, le 3D relief devient alors encore plus impressionnant. Que des avantages, me direz-vous ? Et bien non, puisque si polémique il y a, c’est justement parce que le public s’est déjà trop habitué au 24 images par secondes, et que le 48 lui paraît alors plus iréel (tout comme l’apparition de la couleur au cinéma lui semblait déjà à l’époque moins réaliste que le noir et blanc ! ). Ainsi, les projections tests seront désastreuses et la critique ne tarda pas à faire savoir son mécontentement envers un film qui leur semblait être passé en accéléré.

Mais au-delà de toutes ces rumeurs, voyons ce qu’il en est réellement.

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Jonathan Placide

Chef d'entreprise chez AWD Productions. Réalisateur, cameraman et monteur, Jonathan Placide est le plus ancien journaliste d'ArlyoMag. C'est pourquoi certains l'appellent "Papy". Grand défenseur du cinéma populaire devant l'éternel, il s'intéresse également à la culture geek dans son ensemble, et vous fera profiter de ces passions à travers ses articles.