Le Péristyle, l’international musical accessible à tous

Du 6 juin au 27 juillet, le Festival du Péristyle revient à l’opéra de Lyon avec une programmation internationale. Cette manifestation aux entrées libres réunit tous les horizons pour des moments de partage musicaux.

La deuxième édition du Péristyle est de nouveau organisée par l’Opéra Underground de Lyon, mais cette fois-ci, elle sera écourtée en raison de travaux sur la place de la Comédie. Durant plus de six semaines, elle offre une programmation complète et inédite. Les concerts déambuleront sous l’arche de l’Opéra du lundi au samedi à 19 h, 20 h 15 et 22 h. Tous les publics sont conviés pour en savourer la diversité.

Bab L’Bluz ouvre les festivités

Le Péristyle a débuté avec des harmonies empruntées au blues africain. C’est Bab L’Bluz qui a ouvert la scène le 6 juin. Le groupe à l’identité singulière « naît de la rencontre de Yousra Mansour et Brice Bottin à Marrakech. Tous deux musiciens se produisant à l’international, décident d’entamer l’apprentissage de l’instrument traditionnel des Gnawis, le guembri. » En rentrant sur Lyon, après avoir composé leur répertoire, ils convient Hafid Zouaoui et Jérôme Bartolome pour créer le Bab L’Bluz tel qu’il est actuellement.

Les chants des musiciens sont accompagnés par la mélodie de leurs percussions, batterie, awisha, flûte et guembri. L’utilisation de ce dernier instrument donne une allure de gnawa marocain à leur musique. Enfin, le passage sur la scène lyonnaise du Péristyle ne laisse pas indifférents les artistes. « Le Péristyle, autrefois exclusivement réservé au jazz, a été le moyen de diffuser notre musique inédite et hyper actuelle. Cela a été aussi le moyen d’électrifier cette scène à base de nos pédales Fuzz et de faire rentrer les gens en transe. » Finalement, le groupe revient vite jouer pour le public lyonnais le 21 juin au festival Superspectives à la basilique de Fourvière.

Bab L’Bluz sur la scène du Péristyle à l’opéra de Lyon le 6 juin 2019

Une scène aux couleurs de l’Afrique

Nouiba, c’est une formation spécialisée dans les musiques traditionnelles du Maghreb. Leur musique reprend la nouba, musique arabo-andalouse, par le chaâbi algérien et le malhoun marocain. Les musiciens utilisent les chants populaires qu’ils réinterprètent en y apportant de la poésie ancienne et des instants d’improvisation. La scène du Péristyle accueillera Nouiba pour la soirée du 8 juin.

Au-delà de correspondre au code de l’aéroport de Bamako, BKO est également un groupe issu de la capitale malienne. Alors qu’en 2012 le Mali proclame l’état d’urgence, leur musique naît. L’inspiration des musiciens voit le jour en apportant de la modernité aux musiques traditionnelles. Le rythme est transmis par « un aspect psychédélique d’une magnifique fusion urbaine et rurale ». Retrouvez ce Mali moderne du 1er au 15 juin.

Le 20 juin, le duo originaire du Malawi, Madalitso Band, proposera sa musique transe au public lyonnais. Munis d’une guitare et d’un babatone, contrebasse artisanale, Yosefe et Yobu entament leur première tournée européenne. Malgré « l’aspect rustique de leurs instruments », ils délivrent « une des meilleures compositions minimalistes ».

Madalitso Band

Au rythme de l’Amérique latine

Seront invitées les cantadoras Lina Babilonia et Joselina Llerena Martinez. « C’est la première fois en Europe que ces deux chanteuses se produisent ensemble. » Ces deux femmes afro-colombiennes racontent dans leurs chants leur quotidien parfois agressif. Ces figures charismatiques de leur communauté explorent dans leur musique leur histoire remontant à l’époque des premières révoltes d’esclaves. Joselina Llerena Martinez est la fille de la légendaire chanteuse Petrona Martinez. Ce bullerengue colombien prendra place du 9 au 11 juin.

Lina Babilonia

Le Venezuela sera aussi représenté par le biais de ses folklores, jusque-là peu connus sur la scène internationale. Mais l’exode que le pays subit depuis quelques années participe en définitive au développement de son riche patrimoine musical dans le monde. Ainsi, Betsayda Machado, l’icône afro-vénézuélienne du tambor, connue comme « la diva du folklore », fera partager sa musique imprégnée de traditions. Du 17 au 19 juin, le public lyonnais découvrira ce tambor, genre musical se rapprochant de la rumba cubaine et du bullerengue colombien.

Betsayda Machado et son groupe Parranda El Clavo

Fin juin, du 27 au 29, c’est le big band brésilien Coisa Fina qui proposera des concerts. Cette formation, créée en 2006, se spécialise vite dans la diffusion de compositeurs brésiliens dont les genres musicaux sont à la limite entre le jazz, la pop et le folklore local. Ses treize musiciens offrent « une couche superposée d’harmoniques à la scène lyonnaise grâce au partenariat entre l’Opéra Underground de Lyon et le festival Jazz à Vienne ».

Le « roi de l’accordéon en Colombie » actuellement est sans doute Carmelo Torres. Ce virtuose partagera, du 8 au 10 juillet, sa cumbia de San Jacinto. Le musicien emblématique continue à renouveler ses compositions par des collaborations avec des artistes de la nouvelle scène alternative de Bogotá. Lors de sa première tournée en Europe, il jouera aux côtés de son groupe de prédilection, Cumbia Sabanera.

Carmelo Torres

La venue d’artistes d’Asie, des États-Unis et d’Europe

Dans le cadre du festival, vous pourrez également retrouver l’Orchestre éphémère et l’Attracteur étrange pendant une soirée Sound Painting le 22 juin. Plus tard, le collectif d’Arizona Orkesta Mendoza donnera des concerts transpirant la culture mexicaine du 24 au 26 juin. En outre, Olivier Manchon et l’Orchestre de chambre miniature réinventent le jazz en y ajoutant quelques sons lyriques. Ils partageront leur musique douce du 1er au 3 juillet. New York sera aussi sur la scène du Péristyle du 4 au 6 juillet grâce aux folklores de Michael Winograd et du groupe The Honorable Mentshn.

Orkesta Mendoza

En dernier lieu, la musique des folklores retentira encore à la faveur de l’Impérial Orphéon. C’est alors que la formation imposera sa vision d’un jazz atypique et cannibale du 11 au 13 juillet. Les Japonais d’Ajate, avec leur musique d’afrobeat, déambuleront du 15 au 17 juillet. Finalement, le groupe Altavoz clôturera le festival du 18 au 20 juillet. C’est l’accordéon Farfisa, un instrument un peu oublié, qui rythmera leur musique. Le moment sera alors venu de dire au revoir à ces soirées riches de variétés.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site. Vous pourrez notamment y découvrir le reste de la saison de l’Opéra Underground.

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Eulalie Pernelet

Eulalie Pernelet, étudiante en journalisme à l'ISCPA Lyon. Je suis en stage chez Arlyo courant juin 2019. Je confectionne plusieurs articles, disponibles sur ce site.