Les religions dans la ville : L’exemple villeurbannais

Quelle influence ont eu les religions sur la ville et inversement ? Quelles modifications ont-elles apporté au paysage urbain ? De quelle manière cohabitent-elles ? Et qu’est-ce qu’une religion ? Tant de questions auxquelles l’exposition Cultes : les religions dans la ville, actuellement visible au Rize jusqu’au 24 mai 2014, tente de répondre, avec pour principal lieu d’étude la commune de Villeurbanne. Ce projet résulte d’une collaboration entre des chercheurs de l’Institut Supérieur d’Etude des Religions et de la Laïcité (ISERL) et deux photographes, Bruno Amsellem et Fabien Collini, qui complètent l’aspect scientifique des recherches avec une approche plus sensible et intuitive.

Cette exposition mêle donc données théoriques, témoignages écrits, visuels artistiques, mais aussi musique, le tout dans le respect de chaque religion. Le but n’est donc pas de les stigmatiser, mais au contraire de mettre à mal les idées reçues et de permettre l’ouverture d’un dialogue interreligieux.

Concrètement, que voit-on à cette exposition ? Plusieurs thèmes autour de la religion : de la place de la religion dans les banlieues aux différents jours et lieux de cultes en passant par les habitudes alimentaires des pratiquants, tout y est abordé. On peut également lire des témoignages de femmes villeurbannaises de toutes croyances (religieuse ou non), recueillis par la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) en 2013. Voici quelques extraits : « Je ne me sens pas à l’aise avec la communauté orthodoxe. Je tiens à certaines traditions, mais je considère certaines pratiques ou idées comme rétrogrades. » ; « Je suis juive et je veux perpétuer ma religion. Avec mon amie musulmane, nous savons que nous n’accepterons pas de marier nos enfants avec une personne qui n’a pas la même religion, mais ça ne nous empêche pas de nous aimer. » ; « Je crois en quelque chose, mais je ne sais pas en quoi. »

Si vous souhaitez découvrir le travail de Bruno Amsellem et Fabien Collini, il faudra donc vous rendre au Rize avant le 24 mai, et si vous êtes vous-même Villeurbannais, vous pourrez en apprendre davantage sur l’histoire des religions dans notre commune et la place qu’elles occupent aujourd’hui.

Je conclurai cet article avec une citation d’Élie Barnavi, historien israélien qui propose sa propre définition de la religion, définition utilisée comme introduction de l’exposition : « Et d’abord, qu’est-ce que la religion ? Beaucoup de choses, trop de choses, en fait, pour qu’on puisse les enfermer dans une définition unique… »