Light Shadow : Entre ombre, lumière et son

Dans le même esprit que l’exposition Dynamo qui se tenait au Grand Palais à Paris l’été dernier (et qui avait connu un franc succès), c’est Light Shadow : Time Passing Through Travel, sa version lyonnaise, qui prend place au CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) depuis le 8 mars. Certes, beaucoup plus petite, puisqu’il s’agit d’une seule et unique installation, alors que pour Dynamo, 4 000 m² étaient dédiés aux œuvres de plusieurs artistes. Malgré tout, la démarche reste sensiblement égale : le thème principal est la relation qui lie la lumière à l’espace et au mouvement. Le plus de Light Shadow, c’est l’importance que l’artiste taïwanais Iuan Hau Chiang a accordée aux sons, aux vibrations et aux voix, mais aussi à la synchronisation de tous ces éléments avec la lumière, faisant ainsi de son œuvre une véritable partition musicale et visuelle.

L’installation est composée de 49 émetteurs sonores et lumineux, qui interagissent de manière progressive au fil de la représentation, baladant le spectateur d’une ambiance à une autre. Au début, très douce, lente et bercée par ce qui pourrait s’apparenter à des chants de criquets, la lumière se veut ensuite plus intense lorsque des échanges vocaux saccadés (dont on peine à reconnaître la langue) surviennent, donnant l’impression d’être à bord d’une navette spatiale. Le spectateur est invité à se déplacer librement autour du dispositif et à observer alors la projection de son ombre, agitée et grandissante, devenant presque menaçante au rythme des sons vrombissants. Tous les sens ou presque sont sollicités, encore faut-il y être réceptif, car l’atmosphère est, pour ainsi dire, très singulière. Le spectateur est naturellement sceptique durant les premières secondes, mais déconnecte rapidement de la réalité, et ce, jusqu’à la fin ! Le tout est de regarder, d’écouter, de marcher et d’essayer de ne rien faire d’autre.

Light Shadow est présentée dans le cadre de la Biennale Musiques en Scène, elle n’est malheureusement plus visible aujourd’hui. L’installation complète est normalement assortie d’une performance de danse effectuée par Maëliss Bozon, qui déambule entre les émetteurs et accompagne la lumière de ses gestes.