L’Odyssée, chants de femmes : le versant féminin de la poésie homérique
L'Odysée, chants de femmes

En début de mois, Arlyo avait sélectionné pour vous, cinq spectacles à voir et à revoir. Focus sur L’Odyssée, chants de femmes joué et mis en scène par Marie Sciascia, d’Excès Terra Compagnie, actuellement au Théâtre des Marronniers et ce jusqu’au 25 janvier.

Ulysse… un être fantastique, un mythe, un héros ? Marie Sciascia et ceux qui ont travaillé à ce spectacle s’en prennent à une véritable légende. Mais qui a dit qu’une légende ne pouvait pas porter de jeans ? Rassurez-vous, la rédaction d’Arlyo l’a vu de ses propres yeux : Ulysse nous ressemble plutôt, et ça nous va bien !

Le texte utilisé pour la création s’appuie sur le texte original d’Homère, que Marie a soigneusement sélectionné afin de mettre en valeur la femme, et les femmes qui ont façonné Ulysse lors de son parcours ; son chemin aurait-il été différent s’il ne s’était pas retrouvé dans les bras de Circée et de Calypso ? Il est clairement important pour Excès Terra Compagnie de rétablir la place de la femme en tant que « matrice » de notre civilisation moderne, à une période où sa place est remise en cause.

Nous retrouvons Marie Sciascia, seule en scène qui nous narre l’épopée d’Ulysse ponctuée de rencontres féminines à la fois belles, monstrueuses et puissantes. Marie prend alors successivement la voix d’Ulysse – et c’est à ce moment que l’on reconnaît toute la féminité de ce personnage – et la voix de ces femmes. Un petit bémol cependant, au sein de la narration, il aurait été ragoûtant que les personnages soient davantage incarnés au moment de la prise de parole pour faire exister plus de relief.

Pierrick Goerger a conçu et façonne en direct une bande son qui nous permet de voyager avec Marie, à travers le temps et l’espace. Un coup de cœur sur la scénographie : des rubans de tissus suspendus et mobiles qui déplacent les murs du théâtre. Simple, mais qui permet cependant de créer plusieurs espaces de jeu et de créer un environnement onirique dans lequel Marie Sciascia se fond plutôt bien et qui donne de belles images au plateau. Ces tissus sont également exploités pour projeter des vidéos – réalisées par Eric Lefebvre -, qui nous a laissés dubitatifs. Il semble que certains passages ne viennent pas soutenir le jeu, mais qu’au contraire ils viennent diminuer l’imagination du spectateur en lui imposant des images en guise d’illustration. Heureusement ce n’est pas la majeure partie du temps !

Finalement, femme ou homme, on s’y retrouve, on s’y sent proche et c’est à voir jusqu’au 25 janvier. Rendez-vous 7 rue des Marronniers dans le 2ème arrondissement !