Lumière sur Septembre Photographie

Cette rentrée 2016 s’annonce riche pour la photographie à Lyon : des galeries qui fêtent leur anniversaire, le retour du festival Septembre de la photographie après une absence de quatre ans, et un nouveau cycle de rencontres avec Préférence photographieArlyo est sur tous les fronts : vernissages et expositions au programme pour titiller votre curiosité. Aperçu de l’une d’entre elle.

Les insolents de Téhéran, Jeremy Suyker, Atelier Item
Les insolents de Téhéran, Jeremy Suyker, Atelier Item
Sur les traces, Farida Hamak. Regard Sud Galerie.
Sur les traces, Farida Hamak. Regard Sud Galerie.
Spolia, Gilles Saussier. Le bleu du ciel.
Spolia, Gilles Saussier. Le bleu du ciel

 

 

Quand ? Quoi ? Où ? Comment ?

Septembre de la Photographie, c’est un ensemble d’expositions et de conférences du 10 septembre au 15 octobre, réparties dans treize lieux différents : L’ABAT-JOUR, L’Alcove, La galerie Françoise Besson, La BF 15, Le Bleu du Ciel, BLOO galerie, La galerie Elizabeth Couturier, L’Atelier item, La galerie Regard Sud, La Sucrière, Vrais Rêves et également la Bibliothèque Municipale et l’École Normale Supérieure de Lyon.

Le programme détaillé est disponible sur le site culture de la ville de Lyon, ici.
Á vos agendas !

 

 

Le voyage de Portugal

C’est l’intitulé de l’exposition que nous propose Gilles Verneret, que l’on peut voir jusqu’au 18 novembre. En plus d’être photographe, c’est lui qui est à la tête du festival Septembre Photographie. Il est aussi le directeur du centre de photographie que vous connaissez peut-être, Le Bleu du ciel.

Pourquoi Le voyage de Portugal et non Le voyage au Portugal d’ailleurs ?

Comme s’il s’agissait d’un personnage, le voyage de Pierre ou Marie-Anne, l’artiste a voulu donner « une identité » au pays. Ce travail photographique est, en quelque sorte, une synthèse du Portugal.

Gilles Verneret s’est rendu au Portugal à deux reprises pour effectuer ce travail, laissant un intervalle de dix ans entre la première et la seconde fois. Pour que le projet « mûrisse ». L’artiste nous le présente lui-même comme une véritable expédition. En réalité, plusieurs voyages s’entrecroisent, celui de Magellan, de l’artiste, et quelque part, en sollicitant notre imaginaire, le nôtre.

Pour bien comprendre, quelques mots sur la démarche artistique de Gilles Verneret. Le photographe s’intéresse à l’histoire des grands hommes, point de départ de ses travaux photographiques. Passé et présent se côtoient dans un même cadre. Réel et imaginaire convergent à la recherche du Beau.
Nous partons sur les traces de Magellan, premier européen à passer le détroit au sud de la Patagonie qui porte aujourd’hui son nom. Le destin de cet explorateur est lié à jamais à celui de toute une nation, le Portugal. « Il a fait la grandeur du pays ».

Le spectateur peut s’amuser à chercher les indices, pas toujours évidents, de cette fantastique aventure dans la série photo de Gilles Verneret. Les lieux ne sont jamais anodins, leur choix répond à une recherche précise réalisée en amont. Pourtant il ne s’agit pas à proprement parler d’un travail historique : «  chacun rêve ». Devant cette falaise, éblouie par la lumière du soleil, notre posture à des allures de conquistador prêt à découvrir le monde, fasciné par cet horizon nouveau. Chaque image est un appel au voyage. Il y a ce ponton qui invite à prendre la mer, cet avion en plein vol, et ce phare qui regarde le lointain. À vous de projeter vos propres désirs d’évasion.

« La mer est toujours un exil chéri » écrit Gilles. Espoir d’une vie meilleure, traversée périlleuse pour un autre monde, cette phrase rappelle douloureusement l’actualité. Les dernières prises rappellent que le Portugal est aussi une terre d’immigration. Et à travers le présent surgit le passé : l’époque de Magellan a aussi été, sans grandeur aucune, celle de l’esclavage.

Le voyage de Portugal, Gilles Verneret. Galerie Françoise Besson
Le voyage de Portugal, Gilles Verneret. Galerie Françoise Besson

 

Merci au photographe Gilles Verneret pour ces quelques paroles échangées.