Lyon, nouveau phare électro

Sold-out ?

Commençons avec les grosses têtes d’affiches. Le Transbordeur tout d’abord accueillera le festival des Nuits Zébrées, pour sa 164ème édition le 8 février. Nouveau venu à Lyon, celui-ci existe depuis maintenant 9 ans et rassemble chaque année plus de 25 000 spectateurs, à travers 15 soirées et autant de villes françaises. Et cette année, les bouchées doubles ont été de mises avec le doublé gagnant : PONI HOAX, une des références électro-rock française de ces dernières années viendra défendre son troisième album, aux côtés des CONCRETE KNIVES et la douce voix de Morgane Colas. Toute la pop acidulée anglaise résumée en quelques phrasés ! Le show monte ensuite en crescendo avec l’arrivée le 15 février de VITALIC et son « Rave Age Tour ». Attention toutefois, Pascal Arbez-Nicolas risque réellement de vous envoyer en orbite avec « Nexus », petite bombe électro-planante, avant de vous assassiner avec le beat lancinant de « Stamina » (le clip, trash, est à déconseiller aux âmes sensibles). La suite est on ne peut plus expérimentale et noisy à souhait. Le duo torontois formé par CRYSTAL CASTLES débarque avec un nouveau jet intitulé sobrement « III ». Toujours aussi chill, notamment avec des morceaux comme « Wrath Of God », les vocaux sont toujours aussi travaillés et fascinants, créant une harmonie unique entre dance et noise pop.

Le « Zénith » lyonnais recevra quand à lui 4 beatmakers enragés le 26 février. C2C va ainsi faire son entrée chez les grands noms, à la Halle Tony Garnier, après avoir commencé au Transbordeur il y a quelques mois de ça. Si néophytes il y a encore, COUPS2CROSS est un groupe nantais formé de 2 membres d’Hocus Pocus, de Pfel de BEAT TORRENT et d’Atom. Scratchers acharnés, ils remportent 4 fois le Disco Mix Club, avant de nous sortir un titre référence breakbeat, « Down The Road ». Au même titre que « Dance » de JUSTICE il y a quelques années, le single s’est rapidement importé dans tout Ipod, Iphone et autres MP3, avant d’exploser à la télévision. Son premier essai, « Tetr4 » a été disque de platine seulement deux mois après sa sortie, plaçant le single « Down The Road » en tête des chartes. Les 4 garçons excellent notamment dans les remix rap (celui de 1995 est une pépite), la recherche de sonorités nouvelles bien que leur marque de fabrique reste le scratching. Un grand moment en perspective, loin des stéréotypes actuels.

En intimité

Pour ceux et celles qui sont constamment à la recherche d’artistes méconnus mais pourtant dotés d’un grand potentiel, nous vous conseillons ces salles à l’atmosphère aussi bouillante harassante. Le Ninkasi Kao tout d’abord met en place une soirée Electro Swing Cabaret le 1er février. Mouvement en vogue ces derniers temps, le jazz des années 20 vous fera swinguer toute la nuit. Remis au goût du jour et remixé par de jeunes talents lyonnais ou des alentours, Bepop Swing vous prépare une nouvelle fois une soirée complètement folle, désabusée, aux sonorités vintage et funky style Jamie Berry.

Au Marché Gare, l’électro pop française sera de mise avec le doublé RUBIN STEINER et PEGASE le 15 février. Le premier est un vieux roublard touche à tout qui ne cesse de se réinventer, mixant free jazz, pop et punk des 80’s avec une facilité troublante. Son dernier album en date, « Discipline In Anarchy », toujours labellisé Platinum Records, est composé de morceaux expérimentaux, limite psychés, à l’image d’un « Sprites And Wolves » et ses envolées spectrales, secondé de son chorus robotique « new wave touch ». Le deuxième est un conte de fées auditif. Ancien chanteur de MINITEL ROSE, ce cheval ailé nous emporte littéralement dans son univers mystérieux. Sa forêt de Brocéliande se transcende dans des morceaux tels que « Without Reason », ou encore le planant « Dreaming Legend ». Le Nantais à la tête entière plongée dans les nuages, mais une voix ensorcelante qui donne à l’ensemble une tonalité unique.

Enfin, au 4 quai des Etroits à Perrache se cache une petite péniche, discrète et secrète, possédant néanmoins un line-up surprenant. Rassemblant des artistes inconnus mais extrêmement efficaces autant que des amateurs lyonnais, le Sonic est un véritable tremplin ouvert à tous. On a retenu pour ce mois-ci PETITE NOIR, surprenante prouesse électro sortie des ghettos sud-africains. Exprimant avec une voix puissante, apaisante et ténébreuse toute la froideur du post-punk remodelé dans un style dégarni, aux mélodies riches et enivrantes. Un miraculé qui vous glace le sang sans vous laisser une minute de répit.