Mon The Biff’ !

 Des débuts difficiles

Digne héritier de l’underground écossais, Biffy Clyro remet au goût du jour le rock alternatif. Le trio mené par le charismatique Simon Neil possède une énergie en live impressionnante et très émotive. La voix nasillarde de Simon mêlée aux riffs de guitare accrocheurs nous portent vers des envolées lyriques d’une grande intensité, donnant cette tonalité si particulière aux mélodies du groupe. Ces trois grands gamins se connaissent depuis l’adolescence, nés des bas quartiers de Kilmarnock en Ecosse. Ils commencent par la petite porte, reprenant des morceaux de Métallica ou encore des Guns’N’Roses, et passent leur temps à concocter des morceaux oscillant entre punk et post-hardcore, directement liés à leurs origines. En 1997, le trio déménage à Glasgow, afin d’étudier l’électronique et l’ingénierie du son à l’université. Enchaînant les concerts dans les salles sombres de la ville, ils se font remarquer par Dee Bahl, qui deviendra leur manager par la suite. Ce dernier fait partie du label indépendant Babi Yaga, et permet au groupe de connaître leur premier passage radiophonique deux ans plus tard, sur la Northsound Radio de Jim Gellatly. L’aube du nouveau millénaire marque pour eux la distribution de leur premier « Extented Play » au nom aussi illisible que long, « thekidswhopoptodaywillrocktomorrow ». Celui-ci leur permet d’être remarqué par le label Beggars Banquet lors du passage du groupe sur la scène indépendante du tremplin « T In The Park 2000 », où les membres signeront un contrat peu de temps après.

Premiers albums et premiers succès

Le 9 avril 2001 débarque le single « 27 » dans les charts anglaises. Il est suivi de deux autres morceaux tirés de l’EP précédent, qui seront mentionnés dans le magazine Kerrang!. Leur premier album sort finalement un an plus tard sous le nom de « Blackened Sky ». Recevant des critiques plutôt positives de la part des journalistes, le groupe entame une série de tournées. Ses premières parties de Weezer lui permettent notamment de gagner en notoriété. Le groupe se retire en 2003 afin d’enregistrer une suite à « Blackened Sky » dans les studios de Linford Manor. « The Vertigo Of Bliss » sort le 16 juin. Enregistré en une seule journée, l’album témoigne du côté brut, sauvage, que les membres tiennent à apporter à leur sonorité. Beaucoup plus expérimental, incrustant des instruments à cordes apportant une atmosphère planante et rêveuse, les critiques sont à nouveau globalement positives. S’ensuit une longue tournée d’un an, à la suite duquel le groupe décide une nouvelle fois de rentrer en studio. Le trio est infatigable et a soif de succès. Plus important encore, leur volonté de s’exprimer se fait très vite remarquer lors de leurs concerts, très mouvementés. C’est notamment l’attitude hystérique de leur leader, capable d’euphoriser une foule entière à l’aide de sauts et de cris de rage s’harmonisant parfaitement avec le style hardcore de leurs mélodies. Les « Biffs » décident de mettre un terme à leur triptyque au Pays de Galles avec « Infinity Land » en 2004. Simon expliquera dans une interview que les morceaux et les couvertures de cette trilogie sont directement inspirés de l’univers angoissant et inquiétant de Jeffrey Dahmer, ancien tueur en série américain.

La consécration

Afin de toucher un public plus grand, et d’améliorer la qualité de ses productions, le groupe décide en 2006 de se séparer du label Beggars Banquet pour rejoindre une branche de Warner Bros, 14th Floor Records. Mais pour des raisons encore assez floues, le quatrième album du groupe paraîtra sur une autre branche de la société appelée Roadrunner Records. Le 4 juin 2007 sort dans les bacs « Puzzle ». Aujourd’hui disque de platine, l’oeuvre atteint rapidement le haut des charts en Angleterre. Les critiques l’encensent, le public l’adoube et Kerrang!  le choisit comme album de l’année. Ainsi, le trio a décidé pour cet album de trouver des mélodies encore plus accrocheuses, avec des structures couplet-refrain-couplet-refrain beaucoup plus classiques. En témoigne la magnifique et subtile ballade « Folding Stars ». Pour les membres, cet album, représente surtout une transition au sein de leur vie au rythme effrénée, et marque un tournant important puisque le groupe va commencer à jouer pour de grandes scènes internationales. Notons par exemple le Parc des Princes en faisant la première partie de Muse, ou notamment notre Halle Tony Garnier. En outre, il fera le début des concerts de Linkin Park, des Queens Of The Stone Age, ou encore de Bon Jovi. Ils enregistrent de plus une reprise acoustique de la chanson Umbrella de Rihanna, qui connaît un grand succès commercial et les impose de plus en plus comme un des plus grands groupe rock alternatif de cette décennie. Surfant sur le succès de l’album, l’ancien label du groupe, Beggars Banquet, sort une compilation de singles intitulée sobrement Singles 2001-2005. Les critiques n’y verront là qu’un simple but financier pour l’entreprise et le groupe.