Motopoétique : Quand la moto devient objet d’art

Cette exposition vous dit forcément quelque chose, puisque des affiches faisant sa promotion sont accrochées partout dans Lyon depuis plus de quinze jours. Motopoétique se tient au Musée d’Art Contemporain (MAC) jusqu’au 20 avril et regroupe les œuvres d’une quarantaine d’artistes, qui traduisent à leur manière la relation de l’homme à la machine et exploitent le potentiel qu’a la moto en tant qu’objet d’art. Ce n’est donc pas une expo de motos, mais bien une expo d’art !

SONY DSCLa moto Vélo’V – Benedetto Bufalino – 2012 – 20 x 150 x 80cm

Certains ont le souci de conserver sa fonction première, comme le photographe finlandais Tuomo Manninen qui prend des clichés de motards à travers le monde, en privilégiant la manière dont la moto a façonné leur identité et en mettant en avant la culture moto au sens propre du terme (tout en recherchant bien sûr une esthétique de l’image). D’autres au contraire la destituent entièrement de cette fonction et la présentent tel un objet purement artistique, une sculpture dont la seule fonction est d’être regardée. C’est le cas de Laurent Faulon, avec son œuvre Heavy Rider, qui recouvre entièrement trois motos d’une épaisse couche de graisse industrielle, les rendant ainsi inutilisables en tant que véhicules motorisés, mais leur donnant le statut d’œuvres d’art. Enfin, des artistes détournent et contournent le sujet en optant pour une vision plus ironique de l’objet, comme Benedetto Bufalino qui crée de toute pièce une bécane en carton à partir d’un Vélo’V (photo ci-dessus). Très original !

SONY DSCLe sens de la vie, le motard – Florent Lamouroux – 2013 – 140 x 90 x 70cm

Vous l’aurez compris, pas besoin d’être féru des deux-roues pour apprécier cette exposition, qui, malgré l’hommage évident qu’elle rend à la culture moto, est bien plus un éloge de l’esthétisme, du bon goût et de la technique, le tout mêlé à la sensibilité de 42 artistes, évidemment tous passionnés d’une manière ou d’une autre par la moto.