Pifi, un rappeur prêt à percer

Un rappeur lyonnais et grenoblois prometteur

Paul, alias Pifi, propose un rap mélangeant technique, poésie et musicalité. Se présentant comme un « profil assez atypique dans le rap », Pifi ne se dit « ni thug, ni bad boy ». Véritable passionné de la langue française, Pifi se plaît à enrichir ses textes tout en évitant de recourir aux gros mots. Par ailleurs, Pifi assume complètement sa personnalité : « Je suis quelqu’un de sensible et ça se voit dans mes textes. » Bien plus qu’un rappeur au style unique, Pifi, c’est avant tout une entité en construction, comme le rappelle Paul lui-même : « Pifi dans la musique, c’est un projet. Pifi, c’est moi, c’est Nico mon DJ, c’est Nils mon ingé son, c’est mon entourage. »

Pifi publie son premier album, Ces paroles qu’on sème, en mai 2012. En septembre 2018, Pifi en sort un deuxième intitulé Miroir, un projet introspectif où il dévoile ses émotions et ses ressentis. Les titres « Miroir », « La rose pas rose », « À part Dieu » et « 13 & 14 » sont entre autres à découvrir d’urgence.

La Pif’Tape, à écouter et réécouter dès le 3 avril 2020

Fort des retours positifs de son album Miroir, Pifi sort le 3 avril 2020 sa mixtape intitulée Pif’Tape. Ce projet musical de quatre sons est le résultat de plus d’un an de travail collectif. « Réveil », « À l’eau », « Monsters » et « CQADM » (ce qu’elles attendent de moi) sont à découvrir sur toutes les plateformes de streaming. Mixée au Studio 49 à Grenoble, cette mixtape est de très bonne qualité. Alliant rap technique et mélodieux, Pifi aborde son passé, ses ambitions et ses relations avec les femmes. Ode à la motivation personnelle, « À l’eau » a été clippé et il est disponible sur YouTube. Le son « Réveil » est très entraînant avec des passages chantés et chantants. « Monsters », dans un style bien différent, est un son puissant et sombre avec une écriture sublime et des couplets très techniques. Enfin, avec le son « CQADM », qui signifie « ce qu’elles attendent de moi », Pifi s’assume pleinement en osant des notes tenues et hautes.

Avec sa Pif’Tape, Pifi passe un cap et il nous fait comprendre qu’il est prêt à se lancer pleinement dans le rap.

Quels sont tes objectifs, tes ambitions dans le rap ?

J’aimerais bien consacrer huit mois, un an de ma vie juste dans la musique, juste pour voir ce que ça donnerait si je pousse le truc, parce que là je n’ai pas le temps et je ne prends pas le temps. J’ai envie de voir ça comme un projet entrepreneurial et le pousser au maximum. Je prépare le terrain, et j’essaie de me forger au moins une minicommunauté parce que là elle n’est pas ouf. Ce n’est pas parce que je crois à fond en ce que je fais, mais je pense que ça mérite un peu plus que ça. Je pourrai optimiser plus, c’est sûr, après est-ce que mon but c’est de devenir une star ? Pour l’instant, la réponse n’est pas vraiment oui. Au moins, optimiser au maximum et kiffer à faire de la musique tous les jours, sinon je sens que ça va être frustrant par la suite. […] Il faut que je sois plus actif sur les réseaux sociaux, en faisant des concours, en sortant des freestyles et en étant plus régulier dans les posts. Il faut aussi que je m’impose une régularité dans le travail, dans la création. Aller chercher des petites salles et faire le plus de salles possible. Aller voir des mecs qui peuvent me donner de la visibilité en présentant mon personnage. Je pense qu’il faut attaquer local. Il faut que je fasse marcher mes connexions sur Grenoble et sur Lyon.

Qui t’entoure dans la production de tes sons ?

Nicolas, mon acolyte de toujours. Il était déjà là lors de mon album Miroir, plus en tant que cobaye et ami. Il s’est mis au mix et à la house car il kiffe l’électro, et il m’a fait kiffer l’électro, d’ailleurs, c’est DJ Saint-Nicolas. C’est un grand amateur de rap aussi. Maintenant, il commence à se mettre à la prod. Donc, pour le prochain album, on aimerait bien qu’il y ait des prods de lui. Pour l’instant, il n’est pas encore prêt, mais c’est en cours. Quand je fais des concerts, même si là il y en a peu, c’est lui qui est derrière la machine. Les instrus pour l’instant je les cherche sur internet. Le but, c’est que je fasse un album avec que des instrus que j’ai payées et qui m’appartiennent. J’aimerais bien avoir mes propres instrus, travailler avec deux ou trois beatmakers de manière stable, pour pouvoir faire ce que j’ai vraiment envie de faire. Parce que là je m’adapte à l’instru et pas le contraire, et c’est un peu pénible. […] Avec mon pote Nico, qui est dans la house et qui tourne pas mal sur Lyon, le but, ça serait de rapprocher nos deux univers. Ce serait cool qu’on arrive à mélanger nos deux styles. Soit qu’on fasse des sons de rap qui soient un peu plus deep, soit, sur ses projets à lui, faire des sons électro où il y aurait un peu de rap dedans. Essayer de vraiment mélanger nos deux styles et de créer notre entité. C’est un peu le nerf de la guerre, c’est de trouver mon entité et ça évolue en permanence. […] C’est un projet à deux. On a créé une entité. On a créé un logo. Tout est prêt. Maintenant, il faut travailler dur.

Depuis quand tu rappes ?

J’ai vraiment commencé à rapper dès le lycée. J’ai rappé devant tout mon lycée, ma première scène c’était ça, devant 1500 personnes. Sinon j’ai toujours adoré écrire, j’écris depuis le collège. Je me suis vraiment mis à gratter bien comme il faut quand L’Entourage a pris de l’essor. J’ai découvert les Nekfeu et compagnie il y a 11 ans. Ça m’a donné envie. Forcément au début, j’étais dans le côté technique. Et plus ça va et plus je me mets à faire de la mélodie. Dans Miroir, il y a un peu plus de mélodie, il y a une petite volonté de chanter. Et là le prochain projet [Pif’Tape], c’est carrément très assumé, il y a beaucoup de chant, il y a des notes de 10 secondes.

Tu enregistres tes sons dans quel studio ?

Je travaille au Studio 49 à Grenoble avec un ingé son, Nils, qui est super et qui est très impliqué dans les projets. Il a envie de mecs qui se modernisent et il était content de me voir arriver avec un peu de mélodie. Il m’a poussé à aller beaucoup plus loin. Maintenant je me retrouve à faire des vocalises, donc au début j’hallucinais, mais maintenant je m’y suis vraiment habitué et j’y prends goût. J’ai vu que sur ce projet il y avait des sons où, comment je les écrivais, l’ambition de la voix était trop forte par rapport à ce que j’étais capable de faire. Évidemment, après il y a de l’autotune, vocoder, ça peut corriger un peu. Mon but, ce n’est pas que ce soit de l’autotune flagrant, c’est plus pour adoucir la chose à l’écoute et que je sois capable de le chanter en concert. Je me suis entraîné, j’ai lu des bouquins, j’ai regardé des podcasts. […] J’ai ouvert mon esprit au fur et à mesure des années. Ce que je fais reflète ce que j’écoute, et ce que j’écoute reflète ce que je fais. Je trouve ça génial, les rappeurs maintenant ils veulent chanter, ils veulent mettre de la mélodie. Il y a des gens qui sont allergiques à l’autotune, moi je me dis au final à quoi bon, ce qui te plaît c’est le produit fini. Est-ce que PNL c’est des génies ou c’est leur producteur qui est un génie ? Je sais pas et je m’en fous au final.

Tu as évolué avec l’évolution du rap finalement ?

C’est exactement ça. Après je mets un point d’honneur sur les paroles, à écrire de bons textes. Plus ça va et plus j’essaie d’écrire des trucs qui parlent de moi. Le projet Ces paroles qu’on sème en 2012, quand je l’écoute aujourd’hui, je l’écoute avec un certain recul et j’ai l’impression de faire des grosses phrases bateau. Sur Miroir, j’ai carrément parlé de moi, donc j’ai trouvé que c’était plus profond. Miroir, c’est un reflet de mes émotions. Là j’ai plus envie de continuer à parler de ces deux sujets-là, mais parler de cas concrets, du précis, parce qu’au final tu touches un peu plus les gens et ils se reconnaissent davantage.

Quels thèmes vas-tu aborder dans ta mixtape ?

Je vais donner des explications au mal-être. Je parle aussi d’amour et des déceptions amoureuses. […] « Réveil » est un des sons qui va bien plaire, je pense, c’est le titre le plus fort des quatre, il sonne comme un hit. Mon ingé son a poussé le concept beaucoup plus loin que ce que j’imaginais, il m’a poussé dans le chant. Il y a un refrain qui est trop puissant. Il est fait comme j’avais envie qu’il soit fait. […] La mixtape va s’appeler Pif’Tape, très simple. Une mixtape pour moi, c’est un projet où il n’y a pas forcément de ligne directrice sur les chansons. Au final, dans ma mixtape, il y a vraiment une ligne directrice sur la forme, mais pas sur le fond. Ce projet va me permettre de faire de la com, d’appuyer mes projets futurs et de pouvoir faire pas mal de scènes.

Tu peux me parler un peu de l’album que tu prépares ?

Quelque chose de plus engagé. Je trouve qu’aujourd’hui il y a énormément de sujets sociétaux sur la table. Il y a beaucoup de gens avec qui je suis en accord avec leurs valeurs et avec ce qu’ils défendent, mais la manière dont ils le font je la trouve insupportable. Je suis plus modéré dans mes propos. Je n’aime pas les extrêmes, que ce soit dans un sens comme dans l’autre, et j’ai envie d’exprimer ça et un peu sur tous les sujets. J’ai écrit une chanson pour parler du second degré qu’on a un peu perdu, la chanson s’appelle « Plus on est libre, moins on est libre ». Je parle de la liberté d’expression. Je trouve que la liberté d’expression est de plus en plus ouverte. Le fait d’avoir les réseaux sociaux, ça donne de plus en plus la possibilité de dire ce que tu penses, mais ça donne de plus en plus la possibilité pour les gens de juger ce que tu dis. Et maintenant, tout le monde te tombe dessus. Je trouve qu’il faut arrêter de condamner les gens, de tout le temps juger. J’aimerais bien faire un album vraiment sur ce sujet-là en abordant toutes les thématiques et m’engager sur certaines aussi comme le sexisme. J’aimerais bien dire ce que je pense dans cet album et en prenant des risques. Je ne vais pas parler de moi, mais de mes opinions. […] Jusqu’ici je fais des fulgurances. J’ai envie d’avoir quelque chose de continu avec l’album au bout. L’album, il va nécessiter un certain financement et je vais sûrement faire un crowdfunding.

Tu as déjà écrit tes sons pour ton album ?

Non. Il y en a quelques-uns qui sont écrits. Je suis persuadé que quand j’aurai tout mon temps rien qu’à la musique, ça ira beaucoup mieux à ce niveau-là. Je travaille beaucoup avec de la réflexion et j’ai pas envie d’écrire trop spontanément. Trouver l’angle d’une chanson, c’est pas mal difficile. J’écris les thématiques, les angles des chansons de temps en temps quand j’ai des fulgurances, et quand je me sens prêt à écrire la chanson, je l’écris. Avant j’écrivais plus directement, mais sur ces sujets-là j’ai pas envie de déconner, parce que ça me paraît trop important pour le faire à la va-vite. C’est plus compliqué parce que ça va laisser une trace indélébile. C’est plus dur à écrire. Je ne me censure pas, mais je fais attention à ce que je dis quand même, car je veux être sûr que ce que je dis c’est ce que je pense.

Le travail d’écriture, c’est ce qui est le plus important pour toi ?

C’est ce qui me passionne le plus. Aujourd’hui, je stagne parce que tout le reste à côté m’intéresse moins, comme faire de la com ou être actif sur les réseaux sociaux. Il faut que je me professionnalise et que cela devienne plus sérieux. Mon ingé son, Nils, il a lancé un programme « Prêt à percer » pour accompagner des mecs en leur donnant des conseils au quotidien sur la communication, sur l’organisation de concerts et sur les étapes pour se professionnaliser. Quand j’aurai du temps libre, je m’inscrirai à son programme. Il faut y aller, j’ai 27 ans, j’ai pas envie d’être frustré dans 10 ans. Au moins, essayer pendant un an et faire une dizaine de scènes.

Jusqu’à maintenant, tu as fait combien de scènes ?

Professionnellement, six scènes, étalées sur cinq ans. Miroir je l’ai défendu que deux fois. Ce n’est pas suffisant et en plus j’adore ça. Je sens que j’ai le goût de la scène et je prends beaucoup de plaisir.

Tu t’inspires de ton expérience d’entrepreneur pour émerger dans la musique ?

Oui. Je vois mon projet musical comme un projet entrepreneurial. Je me suis fixé un plan et des objectifs. C’est pas des objectifs de résultats, mais des objectifs d’action. Sinon, je serai juste un flemmard qui attend et qui se cherche des excuses. Aujourd’hui, mes albums, ils ne font pas autant qu’ils devraient faire en termes de vues, et la seule et unique raison, c’est moi et mon investissement. Je me suis pas assez investi et j’ai pas fait les efforts qu’il fallait sur les trucs qui m’intéressaient pas. J’ai pas fait assez pour la com, pour programmer des concerts ou pour chercher des beatmakers. J’ai écrit un bon album, je l’ai enregistré dans un bon studio, je l’ai mis en ligne et c’est tout. À cette époque-là, tout ça, ça générait un stress et je me disais que c’était qu’un hobby. Aujourd’hui, j’ai envie que ce soit plus qu’un hobby. Le but, c’est pas de tout exploser. Je veux que la musique soit plus importante dans ma vie. Même si ce n’est pas mon métier, j’aimerais au moins avoir une scène régulière à Lyon.

Pifi, ça vient d’où ?

C’est un surnom d’enfance. Je suis basketteur à la base, je regardais la NBA. Tony Parker, c’était TP, Kevin Garnett, c’était KG. PF, je m’étais dit ça fait Pifi, sauf que F en anglais ça ne se dit pas du tout « fi », mais j’avais huit ans et je ne savais pas. On m’appelait Pifi pour le basket. Et puis j’ai gardé ça pour le rap, je trouvais ça marrant. Je l’aime bien.

Est-ce que ton entourage t’a toujours encouragé et soutenu dans tes projets musicaux ?

Il y a eu avant et après Miroir. Avant Miroir, il y a avait pas mal de gens qui écoutaient un peu ce que je faisais, ils appréciaient plutôt bien, mais ils ne prenaient pas trop ça au sérieux. À partir de mon album Miroir, ça a changé parce que c’est plus travaillé et plus professionnel. Miroir, c’est mon premier projet qualitatif. […] Ma mère écoutait vite fait, mais à partir de Miroir, elle a beaucoup écouté et elle a même fait partager certaines chansons à des amis. Mes potes ont vraiment aimé Miroir. Ils m’ont poussé à continuer et à aller plus loin. Après, ce n’est pas forcément objectif et ils ne s’en rendent même pas compte. […]  Ils me poussent tous. Ma mère a toujours compris que j’étais un peu lunaire et que j’avais un côté artiste. […] Ma mère n’est pas une amatrice de rap, mais son avis m’importe énormément, parce que je n’ai pas envie que ça lui fasse du mal ce qu’elle écoute. Bien sûr, j’ai pas du tout envie d’écrire en pensant à ce que ma mère va penser. Ça m’arrive qu’elle me demande pourquoi j’ai écrit ça.

Tu veux toujours faire de la musique à côté quoi qu’il arrive ?

Oui. L’écriture au moins. J’ai aussi un bouquin que j’écris depuis des années, que j’ai quasi fini. C’est un livre fantastique. Je trouve ça génial comme exercice d’écrire un livre et c’est très intense. Je vais mettre tout en œuvre pour que ma vie tourne autour de l’écriture. Même si je ne deviens pas écrivain ou rappeur, j’aimerais bien que mon métier tourne autour de la musique ou de l’écriture. […] Mon but dans la vie, c’est pas de faire du fric. Ce qui compte pour moi, c’est de faire ce que j’aime dans la vie ou au moins de faire quelque chose qui ne me déplaît pas trop. Ce que j’aime, c’est sûr, c’est la musique, et ce qui ne me déplaît pas trop, c’est trouver un taf où je m’y retrouve.

Qu’est-ce qui différencie l’écriture d’un son et l’écriture d’un livre ?

Le livre, c’est super dur à écrire parce que j’écris des chapitres entre quinze et vingt pages, et donc il faut énormément de descriptions. Il faut rentrer tout ça sans rendre l’histoire chiante. C’est pas du tout la même écriture que le rap. Dans le rap, t’as plus de contraintes, mais c’est plus simple et c’est des petites phrases. Un livre, il faut être concret, mais ce que j’adore, c’est que t’as une liberté absolue parce que t’as pas les rimes, les temps ou la mélodie. Les deux, c’est très plaisant, mais ce n’est pas le même plaisir.

Au début, j’écrivais du rap parce que j’avais envie d’écrire des textes. Maintenant, j’ai vraiment développé une passion pour la musique et le chant. L’écriture d’un bouquin apporte un truc que la musique n’a pas. Dans le rap, il y a ce côté musical qu’il n’y aura jamais dans un livre. Deux univers différents.

Quel est ton processus pour écrire tes sons ?

Ça dépend. Là j’essaie d’aborder des sujets sérieux, donc je cherche un angle d’attaque en premier et les grandes lignes de la thématique. Ensuite, je cherche une instru qui va refléter l’ambiance par rapport à l’angle. Ça m’arrive parfois d’avoir la rime et de faire en sorte d’arranger pour avoir le propos qui va avec. Tous les rappeurs le font et c’est quasiment impossible de faire autrement. J’essaie de faire complexe mais pas trop. Selon le type de son, j’écris différemment. Ça m’arrive tout simplement de mettre une instru, de chercher la musicalité et d’avoir une phrase qui sort naturellement. J’aime beaucoup l’aspect aujourd’hui dans la musique où tout est déstructuré, c’est-à-dire que les couplets peuvent être des refrains et qu’il peut y avoir plusieurs refrains.

Si tu devais décrire ton style de rap, tu dirais quoi ?

C’est une bonne question. Je veux être rappeur-chanteur. Je ne suis pas un excellent chanteur. Comme a dit Lomepal dans une interview, je ne suis pas un excellent chanteur, mais j’ai appris à connaître ma voix et je sais l’utiliser. Je veux pouvoir placer des gros « kicks » quand j’ai envie de « kicker », je veux pouvoir placer des petites voix mignonnes quand j’ai envie de placer des petites voix mignonnes, j’ai envie de faire des envolées lyriques quand j’ai envie d’en faire. Je veux avoir aucune limite dans ce que je fais. Aujourd’hui, je suis dans du rap un peu chanté moderne. Demain, j’aimerais bien faire ça et me mélanger un peu à l’univers électro de mon pote Nicolas. Miroir, on était sur du rap assez technique, un peu « boom bap » mais pas trop, moderne mais pas trop, chanté mais pas trop. Maintenant, j’ai envie de tout assumer. Les étiquettes je m’en suis toujours foutu. Je suis assez content, parce qu’avec la mixtape qui va sortir, on commence à se rapprocher de ce que je veux faire. Il y a beaucoup de chant. Il y a de l’autotune aussi, mais c’est de l’autotune doux, c’est plus pour adoucir le morceau sans pour autant corriger. Je suis très content des morceaux, il y a un ou deux qui sonnent vraiment comme du hit. Je n’ai pas de problème avec ça, bien au contraire. Pour moi le commercial, c’est un talent à part entière. […] Il faut pas trop se donner de contraintes, sinon tu t’enfermes dans le technique. J’essaie toujours de trouver le juste milieu. Pas trop technique, mais pas trop pourri dans l’écriture non plus. Chanter, donc donner de l’importance sur la forme, mais quand même rapper un peu. C’est un peu d’être une synthèse de tout ça.

Un rappeur unique et passionné

Pifi voit le rap comme une passion avant tout, mais aussi comme un moyen d’exprimer ses ressentiments : « Ce que j’essaie de faire comprendre, c’est que quand j’écris une chanson, il n’y a rien de faux, tout ce que je dis, c’est du ressenti à un instant t. Quand t’écoutes Miroir, tu te dis que je suis dépressif, mais pas du tout, je suis très joyeux dans la vie. La musique, c’est plutôt ma partie sombre, c’est un exutoire, c’est un peu ma thérapie. J’ai plus de facilité à écrire des trucs négatifs qu’à écrire des trucs positifs. Une chanson ne représente pas ce que je suis, mais elle me représente à un instant t dans une situation précise. »

Souvent comparé à Nekfeu et à Orelsan, Pifi n’est pas insensible à ces comparaisons puisqu’il les considère tous deux comme les « maîtres du rap français », avec deux styles très différents mais très complémentaires. Néanmoins, Pifi n’est comparable à aucun autre rappeur puisqu’il développe son propre univers, son propre style, son propre flow et son écriture unique.

Un talent prêt à enflammer les scènes lyonnaises

Pifi a pris conscience que la musique devait devenir bien plus qu’une simple passion dans sa vie. En effet, comme il nous l’affirme : « Je commence à sentir une petite frustration, une envie qui grandit en moi. Ça fait sept ans que je réfléchis à comment je veux faire les choses. Il faut que j’arrête de réfléchir autant et il faut que je le fasse plutôt que parler. Je suis en train de devenir exactement ce que je déteste : parler et pas faire. C’est nul, ces gens-là ils ne servent à rien. »

La sortie de sa Pif’Tape est donc une étape décisive dans son ambition prochaine de se consacrer à temps plein à la musique. Allez découvrir et redécouvrir, dès maintenant sur toutes les plateformes de streaming, les quatre sons de la Pif’Tape de Pifi.

N’hésitez pas à suivre Pifi et ses futurs projets sur tous ses réseaux : Facebook, Instagram, YouTube, Spotify, Deezer…