Prometheus : Un pétard mouillé.

Une accumulation d’erreurs

Reste que le film m’apparaît comme une déception notoire sur plusieurs aspects.

– Il y a d’abord la qualité inégale de l’interprétation : si j’ai vanté les mérites de Noomi Rapace et Fassbender, il n’en est pas de même pour le reste du casting. Charlize Theron ne doit avoir qu’une expression et demie et ne sauve aucunement un personnage inintéressant. Idris Elba a un charisme évident, mais son personnage est réduit à sa plus simple composante. Guy Pearce est mauvais et n’est pas aidé en plus par un maquillage « j.edgaresque » du pire effet. Logan Marshall-Green ne dégage aucune présence, aucune identification possible, son jeu est trop limité. Sean Harris est insupportable, tout comme son personnage, et les autres ne sont que des faire-valoir.

– La caractérisation des personnages, leur identification et la relation qui s’instaurent entre eux sont ratées. Dans Alien, les personnages n’avaient pas forcément d’épaisseurs psychologiques. Cependant, ils était tous très bien interprétés et leurs performances amenaient un attachement entre eux et les spectateurs. Alors que dans Prometheus, on ne croit pas à  leurs intentions, à leurs motivations et à leurs interactions. L’histoire d’amour entre Shaw et Holloway est bâclée, surtout lors d’une séquence absolument capitale scénaristiquement… L’arrivée d’une histoire père-fille apparaît comme un cheveu sur la soupe et est plaquée artificiellement. Cela en est même un peu ridicule psychologiquement tant c’est tristement prévisible.

Les personnages sont tellement plats que leurs destinées ne sont pas émouvantes. La mort des personnages ne touche pas. Comment se fait-il que la destinée des personnages du film de 1979 nous emplit d’émotions diverses et variées ? Pour ne citer qu’eux : la mort de Dallas dans les conduits d’aérations, de Harry Dean Stanton en cherchant le chat ? Leur mort est le résultat d’un espoir chez le spectateur de triompher, car ils étaient crédibles en tant qu’être humains, dans leurs qualités et dans leurs défauts.
La mort de Holloway est censée être puissante dramatiquement, (on le sent) alors que le personnage ne nous est jamais apparu émouvant ni, un tant soi peu sympathique.

– Il y a des instants qui ne servent littéralement à rien ou qui n’ont presque pas  leur place. Par exemple, la séquence de drague entre Wickers et Janek n’est ni faite ni à faire. Ou encore la scène d’attaque du « contaminé » dans le hangar complètement foutraque … Le revirement de Holloway en fait un personnage pénible d’adolescent capricieux qui se réfugie dans l’alcool. Cet évènement est plutôt incompréhensible dans le déroulement du récit, illisible et part dans tous les sens. Du coup, ce qui lui arrive montre que ce revirement n’est pas très crédible, et peut être interprêté comme une facilité dans l’écriture.