The Strangers : le village des damnés

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Restons dans l’ambiance bucolique et joyeuse pour parler du nouveau film du réalisateur Na Hong Jin, prodige du cinéma Coréen (qui a signé, soyons honnêtes, 3 chefs-d’œuvre en 3 films) : The Strangers.

Après l’exploration du Thriller avec serial killer à la clé dans The Chaser et du film d’action teinté de revenge movie sur The Murderer, The Strangers démarre comme un thriller âpre et tendu mais teinté d’humour (le côté loser des personnages et la tête d’ahuri de son héros, les rumeurs des villageois…), avant de virer là-aussi au surnaturel aussi sombre et nihiliste que gore et désespéré.

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Jong Goo est un policier vivant dans le village de Gokseong, frappé d’une vague de meurtres et de suicides. À la recherche du coupable, les indices, les rumeurs et même certains témoignages convergent tous vers le Japonais venu s’installer depuis peu au village vivant au cœur de la forêt.

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Plus l’enquête progresse, plus le policier, son équipier et d’autres personnes vont se rendre compte que l’affaire les fait doucement basculer dans le surnaturel.

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Le cinéma coréen a toujours montré via ses polars une noirceur affichée, sans jamais prendre de gants avec son public. Dans le cas de The Strangers, l’aspect thriller avec meurtres sanglants ne sera qu’une formalité, comparés au reste du film.

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Mais surtout, durant plus de 2h30, Na Hong Jin appuie là où ça fait mal. Balayant vos repères d’un revers de la main, nous manipulant sans aucune retenue en offrant un diamant noir à la réalisation prodigieuse du début à la fin, reprenant le gimmick de la pluie discontinue de Seven, mais faisant passer en termes de ton et de noirceur le film de David Fincher pour la dernière comédie à la mode.

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Plus que la violence, le gore, les événements surnaturels ou les motivations qui ont causé ce désastre dans le village, c’est principalement l’ambiance du film qui va vous clouer sur place.

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Ne laissant aucun moment de répit et vous collant un uppercut lors de la résolution de l’intrigue, tétanisant, bouleversant, plongeant à bras ouverts dans un fantastique occulte distillé par petites touches dans sa dernière demi-heure, là aussi comme Conjuring 2, en esquivant le grand guignol de peu (la scène assez immonde de la rencontre de la jeune fille en blanc et du chaman), pour mieux s’y casser la figure dans les dernières minutes lors d’un ultime twist inutile sur l’identité du « tueur ». Mais à ce stade, vous êtes déjà KO devant le message du film ainsi que sa beauté plastique.  

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Philippe Orlandini

Philippe Orlandini

Chroniqueur cinéma, séries et actu geek en général. On me dit le sosie de quentin tarantino et de voldemort.