Yves Saint Laurent au musée des Tissus : le savoir-faire local au rendez-vous

Du 9 novembre 2019 au 8 mars 2020, le musée des Tissus de Lyon met à l’honneur l’un des plus grands couturiers du siècle : Yves Saint Laurent. Au-delà d’une exposition sur le créateur, le musée a choisi de parler des liens qui unissaient l’homme aux soyeux lyonnais.

Mousseline, Lurex, velours… Cette exposition se veut avant tout « un hymne à la matière ». « Je vois des tissus qui me donnent l’idée d’une robe », dit le couturier. De la feuille de bible à la robe, l’intégralité du processus de création est détaillée pour chaque pièce. Il y a les créations sublimes, les tombés parfaits, et les défilés glamour ; mais existe aussi et surtout tout le travail derrière la fabrication d’une robe. Du croquis au choix des tissus, en passant par les innovations et le prix, l’envers du décor est mis à l’honneur dans les deux salles de l’exposition. Ce n’est sûrement pas un hasard, puisque Yves Saint Laurent a collaboré avec huit maisons lyonnaises : Bianchini-Férier, Bouton Renaud, Brochier, Hurel et Sfate & Combier, pour les soyeux, mais aussi les intermédiaires, les maisons Bucol, Abraham et Beaux-Valette, qui faisaient fabriquer les étoffes entre Rhône et Saône.

Un défilé muséographique

Le visiteur pénètre dans l’enceinte d’un écrin – un peu trop – tamisé, et est invité à se promener entre carnets de notes, croquis, publicités, bons de commande, et bien sûr robes et bijoux. Deux salles donc, dont la deuxième expose « seulement » la robe de mariée issue de la collection automne-hiver 1980, luxueuse.

© François-Marie Banier
Yves Saint Laurent (1936-2008)
Robe de mariée dite « Shakespeare », collection haute couture automne-hiver 1980

L’essentiel de l’exposition se concentre sur la première salle, et explique les liens qui unissaient les soyeux à la maison de couture, et la façon dont les travailleurs ont redoublé d’ingéniosité pour obtenir un rendu exceptionnel. De la mousseline légère et fluide au velours tranché, les 25 robes présentées couvrent la période de travail de Yves Saint Laurent entre 1962 et 2002. Le contenu vidéo de l’exposition permet également d’apprécier le tombé des robes sur les mannequins.

Remettant à l’honneur des traditions industrielles locales, tout en dévoilant des créations prodigieuses, l’expo Saint Laurent est un régal dont on sort bouche bée.